ELECTROMAGNETISME ET NOMBRES COMPLEXES, TROISIEME PARTIE

(cette troisième partie est consacrée aux impédances et à leur représentation dans le plan)

 

Dans la première partie, nous avons vu dans quelles conditions on pouvait associer à des grandeurs scalaires réelles, telles que tensions et intensités, des grandeurs complexes, permettant de simplifier les calculs en éliminant formellement « la variable temps », et donc en ramenant des « calculs en courant alternatif » à des « calculs en courant continu ». Dans la seconde partie, nous avons examiné comment transposer les mêmes méthodes aux grandeurs vectorielles.

Dans cette troisième partie nous abordons un aspect assez différent de l’utilisation des nombres complexes : il s’agit des impédances et de leur représentation graphique dans le plan complexe. Plus précisément, nous nous intéresserons aux combinaisons de selfs et de condensateurs tels que les utilisent les radio-amateurs lorsqu’ils s’intéressent aux transformations et aux adaptations d’impédance, en particulier entre lignes et antennes. La représentation graphique des impédances permet alors de « visualiser les transformations » et de mieux comprendre ce qu’on fait, éventuellement de modifier les combinaisons de selfs et de condensateurs pour couvrir d’autres gammes d’impédances. Nous traiterons le sujet à partir d’exemples.

 

Premier exemple : représentation graphique d’une impédance et d’impédances en série

 

y’

 

A chaque impédance complexe de la forme Z=R+j.Y avec (R et Y réels), on associe le vecteur du plan complexe, dont les coordonnées sont repectivement et . On voit que :

si, l’impédance est une résistance pure,

si , l’impédance est une réactance pure,

si et , l’impédance est purement selfique

si et  , l’impédance est purement capacitive

La mise en série de deux impédances correspondra simplement à l’addition de 2 vecteurs (les parties réelles s’ajoutent, les parties imaginaires s’ajoutent.

 

 

Second exemple : représentation graphique de la mise en parallèle d’une résistance pure et d’une réactance pure

Supposons qu’on dispose d’une impédance comportant une partie résistiveet une partie réactive  (par exemple une antenne non résonante). L’image de dans le plan complexe est le point M0 . Dans le cadre de la construction d’un circuit d’accord, on installe en parallèle une self variable d’impédance  variable. La question est de savoir comment varie l’impédance résultanteen fonction des variations de la self. Plus précisément, la question est de savoir comment se déplace dans le plan complexe le point M, correspondant à . Calculonspar les formules habituelles :

 

 qu’on peut aussi écrire

 

Si on pose, la formule se simplifie en

ce qui correspond à l’équation du cercle de diamètre tangent en O à Oy.

Le point M, image de, se déplace donc sur ce cercle (plus précisément, quand XL varie de 0 (court-circuit) à  (self débranchée), le point M se déplace de O à M0 en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Troisième exemple : représentation graphique d’un circuit de couplage en G

circuit en gamma

 

Supposons qu’on dispose d’une impédance comportant une partie résistiveet une partie réactive  (par exemple une antenne non résonante). L’image de  dans le plan complexe est le point M0 . le cadre de la construction d’un circuit d’accord, on installe un circuit en Gamma comportant :

- en série avec , un condensateur variable d’impédance

- en parallèle sur l’ensemble, une self d’impédance fixe   [1].

En outre, M1 est l’image de l’impédance Z1 correspondant au cas où .

La question est de savoir comment varie l’impédance résultanteen fonction des variations du condensateur. Plus précisément, la question est de savoir comment se déplace dans le plan complexe le point M, correspondant à . Calculonspar les formules habituelles :

 

 qu’on peut aussi écrire

Si on pose , la formule se simplifie en , ce qui correspond à l’équation du cercle de diamètre  tangent à Oy en A, d’ordonnée .

Le point M, image de, se déplace donc sur ce cercle (plus précisément, quand  décroît de (circuit coupé) à 0 (court-circuit), M se déplace de A à M1 en tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



[1] Le cas de la self variable en parallèle a été traité dans le second exemple.