Rubrique publiée dans Radio-REF de février 2003

Bouteilles à la mer reçues :
{les bouteilles à la mer sont les informations complémentaires qu’envoient aimablement nos lecteurs pour compléter certaines de nos réponses, et que nous n’insérons pas dans la revue pour des raisons d’espace. Elles sont publiées in extenso sur le site Internet d’allô docteur <http://f6fqx.chez.tiscali.fr/>, rubrique « bouteilles à la mer »}.
Nous avons introduit ce mois-ci les bouteilles à la mer suivantes :
1 - une correspondance, avec schéma, d’Alain-Charles Revillard, de Pau, à propos du fil du dipôle 80m qui casse au raz du symétriseur (cf. question n°229 de novembre 2002)

2 – une correspondance de Robert, F9DM à propos à propos du choix de fil pour dipôle 80 m (cf. question n°229 de novembre 2002)

3 – un message de Jean-Marc Caillon à propos de la définition du déciBel (cf. question n° 233 de novembre 2002)
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Question FP n° 249
F6EYK, Bernard, de Voiron, par lettre : « dans Radio-REF de février 2002, F6AGR décrivait un système de 4 dipôles en carré utilisables 2 par 2 après commutation des coaxiaux, pour écouter Jupiter. Ces antennes sont à lambda/4 du sol, ce qui devrait se traduire par des lobes zénithaux mais les deux dipôles choisis à un moment donné sont raccordés par des coaxiaux différant de lambda/4, ce qui a pour effet de faire basculer le lobe indésirable de la verticale à une orientation en site de 30°, déjà très intéressante pour le DX, et d’un côté ou de l’autre suivant de quel côté est intercalé le quart d’onde déphaseur. Existe-t-il d’autres systèmes de déphasage simples à réaliser qui permettraient d’incliner à volonté le lobe résultant entre la verticale du lieu et un angle de 30° de part et d’autre de cette paire de « dipôles bas » d’autre part ? »
Réponse
Les deux antennes de F6AGR (2 fois deux éléments lambda/2 en croix) suivant les commutations de phase dans leur alimentation réalisent deux systèmes antennaires connus:
1) deux dipôles demi-onde espacés de lambda/2 à une hauteur de lambda/4 et alimentés en phase:
Dans ce cas nous avons une antenne bien connue en UHF qui est l'antenne panneau à deux dipôles. Ici, le réflecteur (le panneau) est constitué par le sol. Donc dans notre cas, par construction, cette antenne pointe vers le zénith (si le sol est horizontal). Suivant la qualité du terrain, le gain peut varier de quelques petits décibels.
2) les mêmes, alimentés en opposition de phase.
Dans ce cas, nous avons une autre antenne bien connue par ses variantes dites "Yagi à réflecteur piloté", dont les plus célèbres sont la F8DR et la HB9CV. Ici, les deux éléments ayant la même longueur, le rayonnement est bi-directionnel.
Pour cette antenne, comme pour toutes les YAGI 2 él situées à une hauteur de lambda/4, le gain maxi se situe à un site de 45° (cet angle ne dépend que de la hauteur au dessus du sol).
Il n'y a donc, pour cette géométrie, aucun espoir de descendre l'angle en dessous de 45°.
Pour espérer un angle de départ plus bas, et pour une même hauteur au dessus du sol, il faut utiliser des éléments verticaux.
Une excellente antenne de ce type est la "Half-square". Celle-ci a l'avantage d'être peu influencée par le sol, étant alimentée "par le haut". On peut la considérer comme presque aussi dégagée qu'un dipôle à la même hauteur. Voir la description d'une telle antenne par F5BMI dans R-REF de juin 2001. Personnellement je préconise l'utilisation d'un balun qui la rend moins sensible à la position du coax d'alimentation. On peut pour une antenne 21 MHz la descendre à 70 cm du sol sans perdre beaucoup en angle de départ, ce qui met la partie horizontale à 4,4m de hauteur (cas de l'exemple ci-dessous). On peut aussi en mettre deux en croix pour couvrir tout l'horizon (avec commutation). Pour terminer, voici les gains de différentes antennes en fonction des angles de départ (10° pris pour le DX), et situées à une même hauteur de lambda/4 :
 
antenne gain maxi à théta = gain à 10°
Dipôle +5,7dBi 70° -4dBi
F6AGR +8dBi 45° +2dBi
Yagi 2 élém. +8,5dBi 45° +0,5dBi
Half-square +4,5dBi 22° +2,6dBi

N-B:
- La YAGI prise ici a un boom de 0, 15 lambda et est du type "à couplage capacitif' (raccourcie).Elle est mono-directionnelle.
- La F6AGR a un boom de 0,5 lambda et est bi-directionnelle.
- La half-square a un encombrement équivalent à un simple dipôle mais est légèrement plus haute pour la dégager du sol. Elle est aussi bi-directionnelle.
- Pour toutes ces antennes, le sol pris est un sol "moyen" (type jardin).
Il y aurait beaucoup d'autres possibilités si le QRA était une construction individuelle. On peut utiliser des antennes genre "slopper", "L inversé" ou "corde à linge" avec du fil fin relativement invisible. S'il n'y a que les 30m2 de votre jardin avec une hauteur maxi de 4m, il n'y a pas d'autre possibilité pour les fréquences inférieures à 21 MHZ que l'antenne boucle qui est de construction beaucoup plus délicate si on veut conserver un rendement acceptable, surtout aux fréquences basses (et elle devient vite très chère).

Question FZ n° 250
Louis, F5JJO, de Chatenois (67), nous écrit : « Peut-on bobiner des radians pour les raccourcir ? »
Réponse
Une antenne verticale avec un radian horizontal accordé est un dipôle. Son diagramme de rayonnement horizontal est maxi dans la direction du radian et son diagramme vertical est fonction de sa hauteur au dessus du sol. Dans ce cas le radian peut être raccourci par une bobine. Il peut même être multi-bandes avec des trappes.
Si l'on dispose un deuxième radian accordé à 180° du premier, le diagramme H devient quasi omnidirectionnel, mais l'impédance et la fréquence d'accord changent un peu (ROS). Si l'on dispose un grand nombre de radians (>10) en cercle de rayon supérieur à lambda/4, l'antenne devient un monopôle. Son rayonnement H est vraiment omnidirectionnel et son angle de départ est faible quelle que soit sa hauteur au dessus du sol. Son gain aussi s'améliore (jusqu'à 3 dB). Dans ce cas, c'est la surface couverte par les radians qui compte et donc les bobiner est inutile. Son impédance et sa fréquence d'accord sont sérieusement modifiées et il est nécessaire d'utiliser un coaxial à faibles pertes pour supporter le ROS, ainsi qu'une boîte d'accord à la sortie de l'émetteur.

Question GA n° 251
Louis, F5JJO, de Chatenois (67), nous écrit : « Peut-on mettre une antenneFD4 de chez Fritzel dans un angle à 90° ? »
Réponse
Voici les conséquences techniques de la disposition à angle droit (horizontal) des deux brins d'un dipôle demi-onde en espace dégagé :
- Gain maxi pratiquement inchangé et dirigé à 0° et 180° du médian de l'angle formé par les brins.
- Les minima à +/- 90° ont disparu. Le diagramme H a la forme d'une "patate".
- Le diagramme vertical est inchangé et dépend de sa hauteur au dessus du sol.
- L'impédance à la résonance est divisée par 1,7 (40 Ohms à une hauteur de 0,7 lambda).
- La fréquence de résonance est multipliée par 1,04.
C'est ce dernier point qui peut poser problème avec une antenne multi-bandes. Si l'on ne veut pas modifier l'antenne,  il faut tolérer un ROS plus important, donc utiliser un coaxial avec moins de pertes (RG213 au lieu de RG58), et une boîte d'accord à la sortie de l'émetteur.

Question GH n° 252
Jean-Paul, F6EJT, par mail : « j’ai entendu dire qu’on pouvait utiliser avantageusement des EEPROM au lieu d’EPROM, du fait que ces dernières sont trop longues à effacer aux UV, et que les EEPROM s’effacent facilement électriquement (à condition d’avoir un effaceur). Je voudrais savoir si on peut utiliser un programmeur d’EPROM, et ce, sans modification, et dans ce cas, si on peut remplacer dans un montage une EPROM par une EEPROM (programmée correctement évidemment) dans modification du dit montage. »
Réponse
Il existe plusieurs sortes d'EEPROM. L'une d'elles a effectivement un fonctionnement en lecture et un brochage compatibles avec une EPROM-UV. Matériellement et logiciellement, un programmateur d'EPROM-UV est utilisable avec ce type d'EEPROM, même s'il n'est pas optimisé. Il n'y a pas besoin d'effaceur car l'écriture effectue un remplacement comme dans une RAM. En lecture, pour éviter un risque d'altération à la mise sous tension, il est recommandé de mettre la broche OE à la masse et d'utiliser la broche CE pour sélectionner l'EEPROM. C'est en général ce qui est fait pour les EPROM-UV. Ces types d'EEPROM sont fabriquées notamment par XICOR (www.xicor.com). Voir par exemple l'EEPROM X28HC64 qui est compatible avec l'EPROM-UV type 2764 (8Kx8).

Question GN n° 253
Entendue sur l’air au qso technique du dimanche matin de F6KRK : « Est-ce que le rendement d’une antenne diminue si son ROS est important ? ».
Réponse
Non. Le rendement d’une antenne dépend de ses résistances de pertes comparées à sa résistance de rayonnement. Pour un dipôle, les pertes sont faibles et constituées principalement de pertes ohmiques. Pour les pertes d’un monopôle, il faut rajouter la résistance du plan de sol qui peut être importante. Plus l’antenne est courte par rapport à la longueur d’onde, plus sa résistance de rayonnement est faible et donc plus son rendement diminue.
Si (cf. figure 1) l’antenne est à la résonance et si son impédance (Z = Rant = Rr+Rp) est égale à celle de la ligne et à celle prévue pour charger l’émetteur, alors c’est parfait.
Si l’antenne a une impédance quelconque, alors il faut effectuer deux opérations :
- Compenser sa partie réactive (faire jX = 0)
- Transformer sa partie active (Zc = n*Rant, n = rapport de transformation)
Pour effectuer ces opérations, tous les moyens sont bons :
- adaptation par lignes
- adaptation par transfos
- adaptation par boîte de couplage
Ces systèmes peuvent être combinés entre eux et placés près de l’antenne ou de l’émetteur, ou aux deux endroits. Le but de l’adaptation est d’obtenir que l’émetteur sorte le maximum de sa puissance (Zc = Zo) en en perdant le moins possible dans la ligne.

Question GP n° 254
Maurice, F3ZM, ex-DL5BB, de Nancy, par mail : « Autorisé depuis 1948, je me suis mis à l’informatique de puis une dizaine d’années en utilisant d’abord un Mac Performa 475 avec un PK232 mbx (j’ai fait du packet sans problème). Je viens de changer mon ordinateur pour un Mac Power G4. Or, sur cet appareil, il n’y a que des prises USB. Il existe chez Apple un système permettant de passer d’une prise série à une prise USB, qui fonctionne très bien avec des imprimantes mais qui n’est pas garanti pour d’autres produits non Apple. Avant de me lancer dans l’achat de ce kit de transformation, j’aurais aimé avoir quelques renseignements. »
Réponse
Comme tout bon matériel informatique, le vôtre devrait être couplé à une couche logicielle (driver) qui assurerait une compatibilité totale avec n'importe quel logiciel qui essaye d'envoyer et recevoir des signaux sur un connecteur RS-232 pour les rediriger sur cet adaptateur. Mais a priori il semble que ce n'est pas le cas, puisque vous précisez bien dans votre message que « cela n'est pas garanti avec des produits ». Nous ne pensons pas que votre système fonctionne tel quel pour le PK232. A moins qu'il n'existe dans votre machine le driver adéquat. Pour une imprimante avec port série, le convertisseur permet de la "faire voir" par le MacIntosh comme une imprimante avec port USB. Pour le PK232, soit vous avez un logiciel d'exploitation qui dialogue directement en commandes USB, soit il faut un driver résident qui transforme les commandes "Port Série" en commandes "USB", celles-ci étant retransformées en commandes "Port Série" par le convertisseur extérieur (double transformation).

Dans le premier cas, aucun périphérique n'est ajouté au Mac. Dans le deuxième cas, il est rajouté un périphérique "Port Série"(périphérique virtuel) qui remplace le périphérique "USB" sur lequel le convertisseur est connecté. Nous vous conseillons, à partir de ces informations complémentaires (cf. figure 2), de vous adresser à votre fournisseur de MacIntosh qui doit pouvoir vous apporter une réponse adaptée à son matériel.
 

Auteurs : les réponses de ce mois ont été préparées par  Jean-Pierre F6BPS, Daniel F6CNW, Robert F5NB, Michel F4UPG  et Jean-Pierre F6FQX.