Rubrique publiée dans Radio-REF de novembre 2002

Question n° 229 :
André nous écrit : « mon dipole 80 m marche très bien, mais il casse
souvent à ras du symétriseur. J'utilise du vulgaire fil élctrique de 2,5 mm². Aucun problème par contre avec le dipôle 40 m, fait du même fil, et qui n'a jamais cassé. C'est donc une question de limite de
traction, je suppose. Quel fil solide et isolé (arbres) faut-il utiliser pour faire un dipôle 80 qui ne casse pas ? »
Réponse
L’effort de traction sur un  fil sous son propre poids dépend surtout de la flèche qu’on lui impose (cf. figure 2) : plus cette flèche est faible plus l’effort est grand. Une façon de réduire l’effort est donc d’augmenter la flèche. Ce problème, connu sous le nom de problème de la chaînette ou de la caténaire est très bien traité sur le site http://chronomath.irem.univ-mrs.fr/chronomath/Chainette.html.
Par ailleurs, le fil 2,5 mm2, vulgaire comme vous dites, est déconseillé comme antenne de grande dimension car il a des caractéristiques de résistance à la traction faibles et, de plus non génériques (peut-être 100N/mm2 à comparer aux 400N/ mm2 minimum du plus mauvais des fils d’acier). Il est en revanche un excellent conducteur. L’ARRL Antenna Book conseille d’utiliser du fil de cuivre écroui (hard drawn en anglais) à plus haute limite élastique, mais nous ne savons pas où s’en procurer en France. Les compagnies de distribution d’électricité utilisent des câbles composites acier/alu/cuivre mais, sauf à s’en procurer des chutes, c’est introuvable en petite quantité pour des amateurs. Nous vous faisons donc plusieurs suggestions :
- soit vous utilisez de l’acier galvanisé recouvert de plastique (facile à trouver dans les magasins de bricolage) ; l’un d’entre nous en utilise en portable à travers le monde et cela marche très bien,
- soit vous continuez à utiliser votre « vulgaire 2,5 mm2 » mais vous en réduisez la tension à quelques dizaines de Newton en acceptant que la courbe en chaînette du fil ait une flèche plus grande au centre (par exemple, avec 2m de flèche pour 40m de portée, vous devriez ne pas dépasser 5daN, soit 5kgf de traction ; à noter que si on ajoute le poids du balun et du coaxial, on peut arriver à un effort beaucoup plus important encore)
- soit vous suspendez votre isolateur central à un arbre si les lieux s’y prêtent (vous êtes alors ramené mécaniquement au cas du dipôle 7MHz)
- soit vous doublez le fil cuivre d’un autre fil (drisse en polypropylène que vous trouverez dans les magasins de jardinage et qui supporte des charges beaucoup plus importantes) ; dans ce cas, vous dissociez la fonction électrique et la fonction mécanique comme dans le cas des caténaires ferroviaires ; attention à retendre régulièrement le nylon qui flue beaucoup.
Le fait que votre fil casse au niveau de l’isolateur central alors que ce n’est pas l’endroit où la traction est maximale laisse penser qu’à cet endroit le fil supporte des efforts particuliers : vérifiez bien la façon dont il est serré, vrillé, soudé, etc. car ce cuivre est particulièrement mou et fragile mécaniquement.

Question n° 230
Comment fonctionnent les transistors « ouble grille »?
Réponse
Même si le schéma (cf. figure 1) des transistors doubles grilles laisse supposer que les deux grilles agissent sur un substrat unique (cf. schéma 1), en réalité il s’agit de deux transistors MOS à appauvrissement (cf. schéma 2). Ce montage permet d’utiliser ce composant en montage « cascode » avec tous ses avantages (cf. schéma 3) ou aussi en mixer.

Question n° 231
Philippe, F1RGC, nous écrit « dans votre réponse à la question n°161, vous conseillez de placer des tores de ferrites autour du coaxial au point d’alimentation afin d’assurer une symétrisation correcte. Je suis pas tout à fait d’accord sur ce point. En effet, un tel dispositif aura pour effet de diminuer de façon notable les courants de gaîne (mode commun) mais ce n’est pas pour autant que la symétrie sera correctement respectée. Une déformation importante du lobe de rayonnement sera la conséquence directe de l’emploi de ce seul dispositif. Il me paraît plus opportun de placer un transformateur symétriseur de rapport 1/1 au point d’alimentation de l’aérien, … »
Réponse
Nous publions intégralement votre message sur internet  car vous y donnez une excellente description pratique d’un balun 1/1. La question « faut-il un symétriseur ou un balun à la jonction entre un coaxial (ligne dissymétrique) et un dipôle (antenne symétrique)? » fait partie de celles qui continueront encore longtemps à alimenter les discussions entre OMs (y compris au sein de l’équipe allô docteur…). Comme le dit l’un d’entre nous, « la symétrie est désirable mais, dans les réalisations pratiques d’amateurs, les conditions nécessaires sont rarement réunies. L’ajout d’un transformateur apporte toujours des pertes et il n’est pas évident que l’avantage soit supérieur à l’inconvénient ».

Question n° 232
André, F6ACV, nous avait demandé des références de livres de résistance des matériaux. Il nous écrit pour compléter notre réponse par d’autres ouvrages qu’il a testé sur des constructions (« et le mât tient bon ! » nous dit-il)
Réponse
Merci André, les OMs qui veulent calculer leurs mâts ou autres structures retrouveront vos conseils sur le site internet d’allô docteur1.

Question n° 233
Mostefa Bouchra nous demande par mail : « Comment passe-t-on des déciBels aux Volts ? »
Réponse
Dans Radio-REF d’octobre 2002 , page 29, notre collègue Jean-Paul, F5BU, explique très simplement le sujet. Si vous souhaitez en savoir plus, allez sur le site internet d’allô docteur1 où nous avons publié une réponse plus détaillée à votre question.

QUESTION n° 234
Maurice, F5JML, de Felleries (Nord), nous écrit : »J’ai de sérieuses perturbations dans les enceintes de ma chaîne HIFI et dans mon téléviseur dès que je mets mon ampli (400 Watts HF) en service. La modulation passe dans les baffles et sur l’écran de télévision se forment des lignes. Quel est le remède ? Y en a-t-il un ? »
Réponse
Rassurez vous, il y a un remède. Il est décrit en détails dans l’article « Hannah aimait la télévision, mais elle avait un voisin radio-amateur… » publié par l’un d’entre nous dans Radio-REF de mars 1999. Si vous ne pouviez vous le procurer, sachez que le remède principal consiste à empêcher la HF de pénétrer dans votre chaîne et dans votre téléviseur en enroulant tous les fils qui sont raccordés à ces appareils, et qui constituent autant d’antennes, sur des ferrites (cf. photo 1).

Question n° 235
Jean-Pierre, F6FZF, de 33320-EYSINES nous adresse une longue lettre à propos de la question de l’installation d’une station d’émission dans une voiture (cf. questions n°115 d’avril 2001 et n°206 de juillet 2002). Il a réussi à parfaitement traiter le problème en procédant comme nous l’indiquions par contact avec les spécialistes du constructeur, et donne les détails permettant de résoudre cette épineuse question.
Réponse
Merci Jean-Pierre pour cet apport qui intéressera beaucoup d’OMs. Ils trouveront le texte intégral de votre correspondance sur le site internet allô docteur1

Question n° 236
Posée lors d’une séance de formation au club : « Il existe les MHz (106 Hz)et  les GHz (109 Hz). Qu’y a-t-il pour les puissances de 10 supérieures ? De même, qu’y a-t-il en dessous des nF (10-9 F) et des pF (10-12 F) ? »
Réponse
Le Système International a prévu des dénominations de 10-24 à 1024 (cf. tableaux T1 et T2, dans le cas des Herz et des Farads).
tableau T1 : (puissances de 10) > 6
109 GHz GigaHerz
1012 THz TéraHerz
1015 PHz PétaHerz
1018 EHz ExaHerz
1021 ZHz ZettaHerz
1024 YHz YottaHerz

tableau T2 : (puissances de 10) < 6
10-9 nF nanoFarad
10-12 pF picoFarad
10-15 fF femtoFarad
10-18 aF attoFarad
10-21 zF zeptoFarad
10-24 yF yoctoFarad

Auteurs : les réponses de ce mois ont été préparées par Jean-Pierre F6BPS, Daniel F6CNW, Robert F5NB, André F8BPS et Jean-Pierre F6FQX.