Questions publiées dans Radio-Ref d'avril 2002

Question n° 179
Qu’est-ce qu’une sous-porteuse ? A quoi cela sert-il ? Comment en produire une ? Comment la détecter ?
Réponse
Si on prend l’exemple d’un signal vidéo de télévision on sait qu’une image demande un signal compris entre 0 et 5MHz (cf. schéma Q 179, partie A). Si on désire ajouter l’information de son, on voit de suite qu’il va interférer avec le signal image puisqu’il va se situer dans la bande passante du signal image entre 0 et 3kHz. Pour émettre ces deux informations simultanément on peut moduler en AM le signal BF avec par exemple une fréquence porteuse d’environ 5,5MHz (cf. schéma Q 179, partie B).
Lorsqu’on va émettre l’ensemble du nouveau signal sur la porteuse principale, cette dernière contiendra en elle une fréquence dite sous-porteuse car elle est intégré dans le signal émis (cf. schéma Q 179, partie C). On produit et on détecte une sous-porteuse comme dans le cas d’une porteuse.
 
 

Question n° 180
Novice, j’hésite à m’immiscer dans un qso en VHF en FM, de peur de me faire expulser. Y a-t-il une procédure pour se signaler sans importuner ?
Réponse
Aucun OM digne de ce nom ne vous expulsera, car il a lui aussi été dans votre situation, et votre intervention lui rappellera ses débuts en radio. La courtoisie voudrait qu’entre deux prises de parole, il soit laissé un « blanc » précisément pour que d’autres stations puissent s’insérer. Prenez alors votre micro (et votre courage) à deux mains et passez un appel bref du type « ici F6FQX, bonjour à tous ! » ou « F6FQX se signale, bonjour ! ». Celui ou celle qui mène le qso, qu’on appelle « capitaine » dans le jargon, vous incorporera alors avec un mot de bienvenue.

Question n° 181
Pour le 80 mètres, j’ai installé une antenne filaire en Gamma (cf. schéma Q 181) comprenant 8 mètres verticaux le long d’un mur suivis de 12 mètres à l’horizontale. Dans le coaxial qui relie le bas du fil à l’émetteur, j’ai un ROS de 1,2 à un bout (vers l’antenne) et de 3,5 à l’autre bout (vers l’émetteur). Pourquoi ces deux valeurs différentes dans la même ligne (c’est contraire à la théorie) ? Que faire ?
Réponse
Le ROS dans une ligne devrait effectivement être le même tout au long de la ligne. Le fait que votre appareil de mesure vous donne des indications différentes signifie que votre ligne ne fonctionne pas normalement, et que vous mesurez donc autre chose que le rapport d’ondes stationnaires.
Il y a fort à parier que des courants de gaîne perturbent votre appareil. La meilleure façon de supprimer ces courants consiste à faire passer votre coaxial dans des ferrites à chaque extrémité, et tout devrait rentrer dans l’ordre (c’est-à-dire que vous devriez alors avoir la même valeur de ROS aux deux bouts).

Question n° 182
Comment fonctionne un filtre anti-TVI pour coaxial ? Peut-on s’en fabriquer un soi-même ?
Réponse
Deux dispositifs peuvent être utilisés, selon le type de perturbation à supprimer
a) la perturbation est du à un harmonique de l'émission : le filtre est alors un passe bas (pour une station en décamétrique) qui filtre le signal envoyé à l'antenne. Ce filtre est constitué de selfs et condensateurs enfermés dans une boite en série sur le coaxial. Nous vous renvoyons au Hand Book de l'ARRL, par exemple, pour les méthodes de calcul et de construction, lesquels ne sont pas très complexe.
b) la perturbation a pour cause le rayonnement du coaxial, lui même induit par une non symétrie de l'antenne. Dans ce cas un symétriseur au point d'attaque de l'antenne, ou encore un « balun » constitué en enroulant le coaxial sur une ferrite (ou en glissant une quantité de tores de ferrite autour du coaxial) apportera la solution. La construction est tout à fait à la portée d'un OM.
De tels dispositifs sont très bien décrit dans un livre que tout radio-amateur devrait avoir en sa possession (ou devrait savoir par quel autre OM se le faire prêter..) : le TVI Handbook de l’ARRL.

Question n° 183
Une expression qui revient souvent quand on perle de coaxiaux (ou de lignes de transmission en général) et d’interférences est « mode commun ». De quoi s’agit-il ? On n’employait pas ce terme il y a 20 ans : est-ce à dire que le phénomène n’existait pas alors ou bien qu’on employait un autre terme ?
Réponse
L’expression « mode commun » est utilisée depuis très longtemps dans le monde professionnel. Elle s’oppose à « mode différentiel ». Dans le second cas (différentiel), il s’agit du fonctionnement « normal » d’un coaxial : courant dans l’âme et courant dans la gaine sont égaux en valeur absolue et de sens opposés.
Dans le premier cas (commun), il s’agit d’un fonctionnement « anormal » : courant dans l’âme et courant dans la gaine sont égaux en valeur absolue et de même sens (cf. schéma Q 183) ; cela peut notamment survenir lorsque se produit un courant sur la face extérieure de la gaine. C’est pourquoi les amateurs parlaient couramment de « courant de gaine » au lieu d’employer l’expression « mode commun ».
 
 

Auteurs : Les réponses du mois d’avril 2002 ont été rédigées par André F8BPS, Jean-Pierre F6BPS, Jean-Pierre F6FQX.