Question n° 125
Entendue sur l’air : quel est le principe des synthétiseurs
de fréquences qui équipent nos transceivers VHF portables
?
Réponse
Les synthétiseurs de fréquences qui équipent
nos transceivers VHF portables sont construits sur le principe de la boucle
à verrouillage de phase, en anglais : Phase-Locked Loop (PLL). La
fréquence générée dans la bande des 2m qui
varie par pas de 5, 12,5 ou 25kHz, est asservie à un quartz dont
la fréquence est fixe et stable. Pour la suite des explications
on se reportera au schéma simplifié donné ci après
(cf : schéma Q125).
La fréquence de sortie du synthétiseur
: Fs est directement issue d’un oscillateur variable en tension, en anglais
: Voltage -Controlled Oscillator (VCO) construit à partir d’un circuit
LC. La fréquence est contrôlée par une diode à
capacité variable (diode varicap). Tel quel, cet oscillateur présente
une dérive. Pour le rendre stable on va l’insérer dans une
boucle à verrouillage de phase, constituée par ce qui suit.
La
fréquence de sortie Fs du VCO est appliquée à un diviseur
programmable : Dp. A la sortie de ce diviseur on obtient une fréquence
Fp avec Fp = Fs / n, où n est le facteur de division de Dp et peut
varier unité par unité par les bits de programmation du diviseur.
D’autre part un oscillateur à quartz fournit une fréquence
de référence Fqz très stable appliquée à
un diviseur de fréquence : Df dont le rapport de division
: N est fixe. La fréquence en sortie de ce diviseur est donc : Fr
= Fqz / N. Ces deux fréquences sont appliquées aux entrées
d’un comparateur de phase qui met en évidence toute différence
entre Fp et Fr. Le signal d’erreur qui en résulte, Se, est appliqué
à un intégrateur formé par un filtre passe bas qui
délivre la tension continue de contrôle, Vc, à la diode
varicap. Cette tension de contrôle qui ferme la boucle d’asservissement
du PLL, a pour but de corriger l’erreur.
Comme l’erreur est corrigée, le principe du système
repose donc sur l’égalité : Fp = Fr. On a vu précédemment
que Fp = Fs / n et Fr = Fqz / N. De ce fait on peut écrire Fs /
n = Fqz / N. Il vient naturellement l’équation qui régit
le système : Fs = n* Fqz / N. On constate que la fréquence
de sortie Fs du VCO et sa stabilité sont intimement liées
à Fqz par la relation n / N qui est un rapport de nombres
entiers. Cette fréquence peut varier en changeant la valeur n programmée.
Ainsi à chaque fois que l’on incrémentera n d’une unité,
la fréquence Fs du VCO s’incrémentera du pas du synthétiseur
déterminé par le rapport : Fqz / N.
Question n° 126
Ramon, EA3PK, des environs de Barcelone,
par messagerie : « je veux construire un ampli linéaire équipé
de deux 813 avec cathode à la masse, excitation par la grille G1
et balun apériodique. Où puis-je trouver de la documentation
? »
Réponse
Nous n’avons pas trouvé exactement
ce que vous cherchez mais pouvons néanmoins vous donner deux références
susceptibles de vous aider : (1) un schéma d’ampli linéaire
équipé de 2 tubes 813, mais avec grille à la masse
(radiocommunications, RSBG, 5ème édition, page 6-122 ; au
passage notez que cette édition est un des meilleurs fonds documentaires
sur les montages à tubes) ; (2) un article et son rectificatif expliquant
bien les méthodes relatives aux tranfos large bande des amplis linéaires
avec cathode à la masse (Radiocom, June 1989, technical topics ;
Radiocom, September 1989, feedback and comments). Bonne chance Ramon, votre
expérience nous intéresse !
Question n° 127
J’ai un problème avec un voisin car il est
convaincu que les champs électromagnétiques que rayonne mon
antenne donnent de graves maladies. Il m’a expliqué que la circulation
du courant dans des fils provoquait des ondes maléfiques et a d’ailleurs
blindé toute son installation électrique (en enroulant les
fils électriques intérieurs de sa maison dans du papier d’aluminium
pour éviter que le champ électromagnétique ne soit
rayonné). Il appuie sa position sur certains écrits qui sont
en faveur de cette thèse et veut, bien sûr, que j’enlève
mon antenne et que je cesse d’émettre. Mon médecin m’a dit
que je n’avais rien à craindre, mais qu’aujourd’hui beaucoup de
gens développaient de véritables phobies dès qu’il
était question de santé. Bien que j’aie toute confiance dans
mon médecin, j’aimerais que vous m’indiquiez un ouvrage écrit
par des spécialistes, si possible dans un langage compréhensible
par un non spécialiste comme moi.
Réponse
Votre démarche est la bonne : s’agissant de questions
de santé, il faut s’adresser aux médecins et aux scientifiques
reconnus par la communauté scientifique. Nous vous recommandons
la lecture d’un petit ouvrage de quelques dizaines de pages publié
début 2001 chez Flammarion (collection Médecine-Sciences)
intitulé « les effets biologiques des rayonnements non ionisants
». Ses auteurs sont deux médecins spécialistes internationaux
de la question, les docteurs Annette Duchêne et Jacques Joussot-Dubien.
Vous disposerez ainsi du point de la question et y trouverez une abondante
bibliographie si vous souhaitez aller plus loin (vous pouvez aussi lire
l’article « Effets des champs électromagnétiques sur
la santé » publié dans Radio-REF de juillet 1993 qui,
sans prétention scientifique, évoque cette problématique).
Ce livre a le mérite de ramener le problème
à ses justes proportions et est rassurant à bien des égards.
Il n’en reste pas moins que dans certains pays comme l’Allemagne nos collègues
OMs se voient maintenant souvent opposer des contraintes de voisinage très
exigeantes au nom de risques sanitaires hypothétiques qu’aucune
approche scientifique ou médicale ne justifie.
En ce qui concerne le « blindage » des fils
électriques d’une maison par du papier d’aluminium, c’est bien sûr
sans aucun effet car la fréquence est tellement basse (50 Hz) que
l’effet de peau bien connu en HF n’existe pas à proprement parler
et que le champ passe à travers cette mince pellicule métallique.
Nous vous conseillons d’essayer, dans toute la mesure
du possible, de ne pas vous fâcher avec votre voisin. Les méthodes
d’approche de ce type de situation ont été décrites
dans l’article « Hannah aimait la télévision, mais
elle avait un voisin radio-amateur … » publié dans Radio-REF
de mars 1999. L’intervention d’un tiers est souvent de nature à
ramener la sérénité sinon la concorde.
En dernier recours, rappelez vous qu’il existe quantité
d’antennes « invisibles », qui ont le mérite de ne pas
incommoder les voisins…
Question n° 128
Lucien, SWL, nous pose cette question lors d’une
séance de formation du club : « Je construis une beam 3 éléments
Yagi pour le 27 MHz avec un accord par gamma-match (cf. schéma Q128)
; j’ai beaucoup de difficulté à trouver l’accord et toutes
les dimensions du dispositif (longueur de la branche du gamma = A, écartement
du radiateur = B, longueur totale = L, etc.) sont critiques. En outre la
bande à ROS inférieur ou égal à 2 me paraît
très étroite. Est-ce normal et, si ça l’est, pourquoi
? »
Réponse
C’est tout à fait normal. Le gamma-match est un
transformateur d’impédance, adaptant les 50 Ohms de votre coaxial
à l’impédance de quelques Ohms du radiateur d’une Yagi (quand
on l’attaque comme un dipôle). Le fonctionnement d’un tel dispositif
est complexe car il se situe dans la partie où le champ rayonné
est le plus intense et son couplage avec l’élément rayonnant
est très fort. Le tout est critique avec la fréquence, ce
qui explique l’étroitesse de la bande passante.
Nous
vous conseillons de respecter scrupuleusement les dimensions que vous trouverez
dans la littérature à propos de la construction de telles
antennes (cf. question allô docteur n° 119 publiée en
mai 2001), en particulier en utilisant des tubes de diamètre assez
grand pour éviter une résonance trop pointue. Introduisez
des possibilités simples de réglage (par exemple en permettant
un ajustement de la longueur du gamma et en introduisant un condensateur
ajustable en série), faites un reporting précis de toutes
vos mesures (si possible à l’impédance-mètre) et tracez
les réseaux de courbes correspondants. Vous en déduirez ensuite
assez facilement le meilleur compromis.
Question n° 129
Comment explique-t-on l’effet de peau qui fait
qu’un courant haute fréquence ne circule qu’en surface d’un conducteur
et non dans toute sa section ?
Réponse
La seule explication vraiment scientifique de ce phénomène
fait appel aux équations de Maxwell, qui sont des outils puissants
mais se référant à des mathématiques poussées.
Vous en trouverez une approche vulgarisatrice dans l’article « les
4 formules magiques du professeur Maxwell » publié dans Radio-REF
de mars 1991.
Plus
simplement, on peut dire que la vision du « courant électrique
» sous forme d’un flux d’électrons circulant dans un conducteur,
comme un liquide coulant dans un tuyau, est appropriée au cas du
courant continu, mais inappropriée au cas du courant alternatif.
Et plus la fréquence est élevée, plus cette vision
est inappropriée. Ne serait-ce que parce que les électrons,
en alternatif, ne « s’écoulent pas » mais sont animés
d’un mouvement de va et vient sur place, et que plus la fréquence
est élevée, moins ils se déplacent compte tenu de
leur faible vitesse. En outre, en alternatif, le courant circule à
travers les matériaux non conducteurs (diélectrique d’un
condensateur par exemple) alors que par définition aucun électron
n’y circule.
En réalité, le transport d’énergie
est assuré non par les électrons mais par une onde électromagnétique,
et c’est cette onde, qui associe un champ électrique et un champ
magnétique qui provoque le mouvement des électrons dans un
conducteur. Or, cette onde (que nous connaissons bien quand elle est en
espace libre puisque nous lui devons beaucoup de QSOs) a la propriété
de pénétrer d’autant plus mal les matériaux que ces
matériaux sont plus conducteurs (un peu comme les rayons X pénètrent
différentiellement les matériaux constituant le corps humain
et permettent de « voir » le squelette). La même onde
pénètrera davantage dans le fer que dans le cuivre. Une onde
de 1 GHz pénètrera 30 fois moins qu’une onde de 1 MHz.
Comme l’onde est de plus en plus atténuée
au fur et à mesure qu’on s’enfonce dans le matériau, le champ
transporté par l’onde sera de plus en plus atténué,
et donc les électrons de moins en moins agités, et donc le
courant de plus en plus faible. Tout se passe donc comme si le courant
ne circulait que dans la partie superficielle du matériau. On appelle
profondeur de pénétration l'épaisseur du matériau
dans laquelle un courant continu de même intensité que celle
du courant HF circulerait avec les mêmes pertes par effet Joule ;
cette profondeur est de l’ordre de grandeur du micron pour les métaux
usuels aux fréquences décamétriques.
Le même phénomène est à l'origine
de l'échauffement de la surface de la peau perçu lorsque
l'on touche un point soumis à la HF, baptisé 'point chaud'
par les premiers qui ont essayé. Attention : ne faites l'expérience
qu'avec de faibles puissances et sur des circuits ne transportant que de
la HF, car il y a risque de brûlure, voire d'électrisation.
Question n° 130 : Puis-je trouver sur Internet
un site donnant l’heure TU et l’heure légale dans d’autres pays
? Comment pourrais-je synchroniser l’horloge de ma station ou de mon ordinateur
avec l’une de ces heures ?
Réponse
Parmi les nombreux sites qui donnent de telles
informations, nous vous conseillons un site français :
http://www.horlogeparlante.com/heure_dans_le_monde.html
et un site américain
http://tycho.usno.navy.mil/what.html
Question n°131
J’ai récupéré un poste
PO-GO des années 30 fabriqué par LMT (TYPE 64). Les tubes
(6A7, 6D6, 75, 80, 89) ont disparu. Où pourrais-je retrouver schéma
et composants ? »
Réponse
Nous n’avons pas la réponse à votre question
mais certains de nos lecteurs l’auront peut-être. Ils peuvent nous
contacter et nous vous ferons suivre.