Question n° 73 :
Reçue par packet:"j'ai 2 tubes YL1371 (RTC);
j'en ignore les caractéristiques. Ils ont même culot et même
apparence que les 6146 et ça m'irait bien qu'ils soient equivalents"
Réponse
Nous avons trouvé sur un catalogue ancien (RTC,
1969) les correspondances suivantes dans une table d'équivalences:
- Le tube 6146B équivaut au YL1370,
- Le tube 6883B équivaut au YL1371.
Mais nous n'avons de caractéristiques détaillées
ni du YL1371 ni du 6883B. Nous sommes désolés de ne pouvoir
vous aider davantage, mais peut-être qu'un lecteur en sachant plus
vous contactera .
Question n° 74 :
Lucien nous demande: "Comment le râteau que
constitue une antenne de télévision arrive-t-il à
accrocher une onde, qui me fait l'effet d'être elle-même une
sorte de vague avec ses creux et ses bosses?"
Réponse
La seule "réponse scientifique" à cette
question fait appel aux équations de Maxwell, qui sont des outils
mathématiques très abstraits (cf. la question n°63 de
février 2000, l'article "Retour sur les bancs de la fac" - mai et
octobre 1999 - par F5NJN, et l'article "Les quatre formules magiques du
Professeur Maxwell" - mars 1991 - par F6FQX).
Pour comprendre ce qui se passe quand une onde "rencontre"
une antenne Yagi, sans faire appel aux mathématiques, il faut abandonner
les deux images du "râteau" et de la "vague" qui ne sont d'ailleurs
que des images. On peut alors soit avoir une vision "géométrique",
soit une vision "corpusculaire" du phénomène.
La
vision géométrique consiste à se dire que l'onde est
une sorte de rayon de lumière et que les éléments
de l'antenne Yagi sont des sortes de lentilles optiques. Tout se passe
alors comme dans une longue-vue: le rayon lumineux est concentré
par les lentilles (judicieusement taillées et placées) jusqu'à
être focalisé en un point. Ce dernier est la rétine
à l'extrémité du nerf optique de l'observateur dans
le cas de la longue-vue, le "trombone" à l'extrémité
du coaxial dans le cas de la Yagi.
La vision corpusculaire consiste (cf. figure 70) à
se dire que l'onde est un flux de particules microscopiques (des photons)
qui, lorsqu'elles rencontrent les autres particules microscopiques que
sont les électrons contenus dans les brins métalliques de
la Yagi, les font bouger. Or, un électron qui se déplace
émet à son tour des photons, qui font bouger d'autres électrons
et ainsi de suite. L'antenne est alors le siège d'une grande agitation
d'électrons, mais la forme, la longueur, la disposition relative
de ses éléments font que cette agitation n'est pas désordonnée,
mais au contraire ordonnée d'une façon précise et
voulue (un peu comme la disposition des rues dans une ville ordonne la
circulation des voitures qui, sans rues, serait en tous sens comme sur
un grand parking). Or, une circulation ordonnée d'électrons,
cela s'appelle un courant électrique, qu'il suffit de recueillir
aux bornes du "trombone" et de "déverser dans le coaxial".
Question n° 75:
Alexandre, HB9IAL, de Commugny, nous écrit
qu'il évoque allô docteur dans sa rubrique sur l'air du samedi
matin pour les OMs de Genève, de Haute-Savoie et de l'Ain; il nous
demande: "j'ai construit une antenne filaire pour le 10 m et mesuré,
avec l'analyseur MFJ-259, son impédance en bout d'un coaxial RG-58.
Comme je le craignais, elle varie avec la longueur du câble. Comment
procéder pour se bricoler une antenne portable avec le MFJ-259?"
Réponse
Merci, Cher Alexandre, pour votre lettre qui nous encourage.
Transmettez s'il vous plaît à vos auditeurs les meilleures
73 de F6KRK.
Comme vous l'avez constaté, il est normal de mesurer
en bout de coaxial une impédance qui varie avec la longueur quand
l'antenne n'est pas adaptée au câble (le TOS est constant,
mais pas l'impédance).
Mais,
votre question comporte en fait deux sous-questions: (1) faut-il qu'une
antenne soit résonante pour bien fonctionner, et sinon comment concevoir
une antenne non-résonante qui marche bien? (2) dans le cas où
on veut une antenne résonante, comment la concevoir? Nous répondons
à la partie (1); la partie (2) viendra le mois prochain.
(1) Contrairement à une idée très
répandue, la condition pour qu'une antenne rayonne le maximum de
puissance n'est pas qu'elle soit résonante. La vraie condition
est la suivante: en supposant que l'antenne est branchée directement
sur l'émetteur, l'impédance de la charge que constitue l'antenne
d'une part, et l'impédance de sortie du générateur
que constitue l'émetteur d'autre part doivent avoir des termes actifs
(R) égaux, et des termes réactifs (X) opposés. On
dit alors que ces deux impédances sont conjuguées.
Prenons un exemple: si votre analyseur, placé
à l'entrée de l'antenne, vous mesure une impédance
composée d'un terme actif R=60W et d'un terme réactif capacitif
X=45W, il faut que l'impédance de sortie de votre émetteur
présente un terme actif R=60W et un terme réactif selfique
X=45W.
C'est pourquoi, en portable notamment, il est souvent
plus pratique de s'affranchir de la recherche de la résonance d'une
antenne (d'ailleurs difficile à obtenir sur plus d'une fréquence),
d'amener le point d'entrée de l'antenne le plus près possible
de l'émetteur, et d'introduire à cet endroit un adaptateur
d'impédance (une boîte de couplage ou un circuit L-C-L très
simple à faire). L'objet de cet adaptateur est précisément
de "conjuguer" les impédances de sortie de l'émetteur et
d'entrée de l'antenne (cf. figure 75). Les antennes Windom, long
fil, Zeppelin, Lévy symétrique, Lévy dissymétrique,
"loop" de dimension quelconque, etc... sont de ce type. L'analyseur MFJ-259,
en vous donnant l'impédance (R,X) de votre antenne vous permet de
calculer les éléments du circuit de couplage que vous insérerez
entre émetteur et antenne (les formules, classiques, sont dans les
manuels de type Handbook; nous les tenons à votre disposition).
Au mois prochain pour la partie (2)...