Questions publiées dans Radio-REF de janvier 2000

Question n° 57:
F8IXZ, Jean-Marie, de Censeau (39), nous écrit qu'il prend des décharges lorsqu'il débranche une des PL de ses antennes malgré une excellente terre HF à la base du pylône à laquelle tous les appareils de sa station sont reliés.
Réponse:
Si tout se passait normalement dans votre installation, les 4 points suivants seraient au même potentiel: votre corps, la prise de terre de l'installation électrique, celle de votre pylône, la masse de vos appareils. Pour cela, il faut qu'ils soient reliés entre eux par des liaisons à impédance la plus faible possible, ce qui n'est visiblement pas le cas. Nous vous suggérons les actions suivantes:
- mesurez au Voltmètre alternatif la tension entre masse de vos appareils et phase; si vous ne trouvez pas environ 240 Volts, la masse de vos appareils est mal reliée à la prise de terre du secteur: cette situation est très dangereuse, il faut y remédier:
- mesurez au Voltmètre continu la tension entre la masse de vos appareils et la prise de terre de votre pylône; si vous ne trouvez pas environ 0 Volt, analysez toutes les connexions intermédiaires,
- mettez la prise de terre de votre installation électrique et celle de votre pylône au même potentiel, et pour cela reliez les par un conducteur enfoui de forte section (2,5mm2 minimum).
- le coaxial est-il relié à une antenne filaire? il est possible que l'âme du coaxial soit chargée à cause du rôle de collecteur d'électricité que joue une antenne parfaitement isolée de la terre. Le phénomène est alors normal mais ne concerne que la broche centrale du connecteur (cf. question n°59).
- la liaison de terre est elle effective même lorsque les antennes sont débranchées? Si oui, toute différence de potentiel est anormale et il faut rechercher un défaut de continuité par test à l'Ohm-mètre entre chaque départ vers la terre commune.
- si un appareil est flottant vis à vis de la terre, il est possible qu'une décharge électrostatique se produise lors du raccordement. Nous pensons cependant que vous ressentez plutôt ici les effets classiques des courants de fuite entre une bonne terre et un appareil alimenté par le réseau et démuni de terre de protection. Il suffit pour le vérifier de mesurer la tension pouvant exister entre la tresse du câble d'antenne et le châssis de l'appareil, alors que l'appareil est branché sur le réseau et sous tension mais non relié au câble d'antenne. Cette tension devrait être nulle.

Question n° 58:
F8AMV, Jean-Claude, de Boissy aux Cailles (77) nous écrit que quand il appuie sur a pédale PTT de son micro, le pupitre de commande de son rotor claque comme un relais qui colle et l'azimut de son antenne se modifie.
Réponse:
 Quand vous appuyez sur la pédale du micro, vous envoyez une impulsion HF qui est visiblement reçue, redressée et amplifiée par l'électronique de prépositionnement de votre pupitre de commande de rotor. Notre recommandation est la suivante:
a/ si votre rotor est récent, contactez votre fournisseur qui a peut-être à faire face à un problème générique, et qui vous apportera la solution au titre du service après-vente,
b/ s'il n'est pas récent, insensibilisez le pupitre à la HF par les moyens habituels de découplage sur toutes ses entrées et sorties (condensateurs en parallèle et selfs en série),
c/ dans tous les cas, il peut être intéressant de réduire le champ rayonné au voisinage du pupitre, par exemple en enroulant les coaxiaux à la sortie des émetteurs sur des tores en ferrite si c'est possible.

Question n° 59:
F6GSC, Robert, de Montluçon, nous écrit à propos de l'utilisation de bougies de voiture pour protéger les aériens et les stations.
Réponse:
Les antennes et les lignes peuvent accumuler de l'électricité statique soit par temps orageux, soit par décharge des météores (gouttes de pluie, flocons de neige) à leur contact (cf. question n° 31). On est alors en présence d'une sorte condensateur chargé, dont une "plaque" est le sol et l'autre l'ensemble antenne-ligne. La décharge de ce condensateur peut être douloureuse pour l'opérateur, voire même dangereuse pour lui ou son équipement., c'est pourquoi il vaut mieux la contrôler que la subir. Plusieurs moyens: soit la méthode présentée par notre correspondant (bougie), soit l'insertion d'une self, soit celle d'une résistance(cf. schéma Q59).

Question n°60 :
Michel pose 4 questions à propos de sa station (émetteur, coupleur, Lévy):
a- le niveau d'ALC est instable malgré une puissance de sortie stable, que faire?
b- comment se fait-il que des OMs disent que j'ai du QSB, et d'autres, voisins, pas ?
c-le ROS sur 10m croît après un temps, pourquoi?
d- le ROS sur 160m n'est bon que dans une bande étroite, pourquoi?
Réponse:
a- La baisse de niveau de l'ALC n'est pas un problème si vos correspondants ne vous signalent rien (ce n'est qu'une question d'échauffement de composants).
b- les reports dépendent de la sensibilité du récepteur au QSB et de l'appréciation de l'auditeur, ne soyez donc pas surpris de tels écarts.
c- votre coupleur a des composants dont les caractéristiques se dégradent avec l'intensité ou la tension: portez d'abord vos soupçons sur une ferrite s'il y en a une (elle peut être trop petite ou ne pas monter si haut en fréquence), remplacez la par un transfo équivalent sur air; vérifiez si un condensateur n'amorce pas (il faudrait alors le remplacer par un à écartement plus fort); vérifiez tous les contacts (s'ils sont oxydés, nettoyez les, à défaut de les argenter). Il est possible aussi que l'antenne , ou plutôt la ligne, soit le coupable : variation d'impédance par un défaut d'isolement (une partie humide) qui par hasard se trouve pour cette bande à un ventre de tension. Faire un essai sur charge fictive en sortie de boite de couplage, pour lever le doute.
d- votre coupleur "voit" une impédance très sensible à la fréquence (cas, par exemple, au voisinage d'une résonance parallèle): ce n'est pas un problème; dites vous qu'ainsi votre antenne est plus sélective.