Question
n°49 :
Entendu au club lors d’une séance de formation
: « J’ai vu qu’en matière de dipôles alimentés
par coaxial, certains comportaient un « balun » et d’autres
n’en comportaient pas. Y a-t-il des cas où il en faut et d’autres
où ce n’est pas nécessaire ? »
Réponse :
Dans la plupart des cas, un dipôle relié
à un coaxial peut être alimenté sans « balun
». Les seuls cas où il est préférable d’en mettre
sont les suivants :
- lorsque le dipôle alimenté est le radiateur
d’une antenne directive de type Yagi, car la symétrie introduite
par le balun contribue à un diagramme de rayonnement de l’antenne
plus conforme au modèle théorique,
- lorsqu’on craint des problèmes de mode commun
dans la ligne (courants de gaîne), pouvant eux-mêmes engendrer
des parasites (R.F.I.) dans divers appareils du voisinage tels que TV,
Hi-Fi, etc. (cf. schéma Q 49).
Question n° 50 :
Daniel, F5NZS, de Sarreguemines, par mél
: « Voulant émettre avec une antenne cerf-volant sur
28 MHz, je me pose les questions suivantes :
a - quelle perte ont 100 m de coax TV 75W
perdant 3,5dB/100m à 50MHz ?
b - quelle perte ont 100 m de ligne à fils
parallèles de 450W d’impédance chargée par une antenne
de 2kW ?
c - une ligne symétrique rayonne-t-elle
aussi peu de HF qu’un coaxial ? »
Réponse :
a - Sans ondes stationnaires, la perte d’une ligne est
proportionnelle à la racine carrée de la fréquence.
Donc, à 28MHz, votre coaxial perdra 2,6dB/100m.
b - S’il y a des ondes stationnaires, la perte dans une
ligne est donnée par (*) :
Perte = 10.log{B2-C2)/(B-B.C2)}
PSOS = perte sans ondes stationnaires
B = 10PSOS/10
C = (Zantenne - Zligne)/(Zantenne + Zligne)
Dans le cas de votre ligne de type « window »,
on a PSOS = 0,5 dB/100m (*).
Dans votre cas, le calcul donne :
B = 1,271 et C= 0,63
D’où pertes ligne fils // = 1,1dB/100m.
c - ligne à fils parallèles et coaxial,
en fonctionnement normal (i.e. en mode différentiel et non en mode
commun), ne rayonnent pas plus l’un que l’autre à grande distance
(en chaque point, les intensités sont égales et opposées
dans chacun des conducteurs, donc le champ résultant est nul). En
revanche, le confinement du champ entre âme et gaine du coaxial rend
ce dernier insensible à son environnement, ce qui n’est pas le cas
de la ligne à fils parallèles, à laquelle il faut
éviter d’avoir recours s’il s’agit de passer à proximité
d’obstacles (murs, pylônes, sol, etc.).
Une antenne cerf-volant est une bonne idée, mais
respectez rigoureusement les règles de sécurité :
(1) ne pas l’utiliser au voisinage d’une ligne électrique car vous
risqueriez votre vie, (2) ne pas perdre le contrôle du cerf-volant
car vous risqueriez la vie d’autrui.
(*) cf. Handbook de l’ARRL, édition 1995, abaque
et formules page 19.5.
Question n°51
Dans la notice d’un impédance-mètre,
j’ai lu qu’il ne fallait pas faire des mesures avec des connexions d’une
longueur supérieure à un degré électrique.
Qu’est-ce que cela signifie ?
Réponse
Les mesures en haute fréquence peuvent effectivement
être fortement faussées par des connexions dont la longueur
introduirait une self-induction ou une capacité parasite.
Comme (cf. schéma Q51) à un déphasage
de 360° correspond une distance d’une longueur d’onde l, on peut en
déduire que 1° correspond à une distance de l /360, par
exemple 5 à 6 cm pour l=20m (bande 14 MHz) ou 5 à 6 mm pour
l=2m (bande 144 MHz).
Il s’agit bien sûr d’une valeur repère qui
n’a rien de critique mais est bien pratique pour fixer les ordres de grandeur.
Question n° 52 :
Jean-Marc, F1JVY, par mél : « mon
nouveau téléviseur (qui fonctionne sur réseau câblé)
brouille mon récepteur sur la bande 144 MHz (qui fonctionne sur
antenne Yagi à 8m du sol) ; les deux appareils sont pourtant très
éloignés l’un de l’autre ; que faire ? »
Réponse :
Il se peut que votre TV ait son oscillateur de balayage
horizontal couplé soit à l’antenne (dans votre cas, au câble),
soit au cordon d’alimentation électrique (ce qui explique que l’éloignement
des deux appareils dans la maison ne supprime pas l’interférence).
Il y a une forte présomption que vous soyez dans ce cas si le brouillage
est assez stable en fréquence, récurrent tous les 15 à
18 kHz et modulé par le contenu de l’image. Il s’agit alors d’un
défaut de conception ou de construction du téléviseur,
et vous êtes fondé à vous adresser à celui qui
vous l’a vendu pour réparation ou remplacement.
Au cas où cette solution ne serait pas possible
(achat d’occasion sans garantie par exemple), essayez le traitement curatif
suivant, dont le principe est de découpler au maximum, d’une part
la télé de son câble et de son fil secteur, d’autre
part le récepteur de son coaxial et de son cordon secteur :
- installez un filtre secteur au ras de votre téléviseur
et de votre récepteur,
- installez une self de choc contre le mode commun sur
le câble du téléviseur au raz de ce dernier ; faites
subir le même traitement au magnétoscope et au décodeur
si nécessaire.
Pour la conception de ces filtres, relisez l’article
« Hannah aimait la télévision, mais elle avait un voisin
radio-amateur ... » paru en mars dernier dans radio-REF : ils y sont
décrits.
Il se pourrait enfin que le brouillage ait d’autres origines
: d’une alimentation à découpage si le bruit est peu stable
en fréquence et récurrent tous les 30 à 40 kHz, d’une
intermodulation s’il n’est audible que lors de la réception d’une
station sur 2 m, d’un signal large bande ou non provenant de tout autre
appareil chez vous ou non.
Nous vous conseillons de lire la question allô
docteur n°26 (Radio-REF de mai 1999) qui évoque la recherche
des signaux brouilleurs éventuels, et d’arrêter un par un
tous les appareils comportant des oscillateurs dans votre maison (vous
serez surpris par leur nombre) jusqu'à ce que le brouillage éventuellement
cesse : le coupable (« co-coupable » en fait) sera alors
désigné.