Questions publiées dans Radio-REF de novembre 1999

Question n°49 :
Entendu au club lors d’une séance de formation : « J’ai vu qu’en matière de dipôles alimentés par coaxial, certains comportaient un « balun » et d’autres n’en comportaient pas. Y a-t-il des cas où il en faut et d’autres où ce n’est pas nécessaire ? »
Réponse :
Dans la plupart des cas, un dipôle relié à un coaxial peut être alimenté sans « balun ». Les seuls cas où il est préférable d’en mettre sont les suivants :
- lorsque le dipôle alimenté est le radiateur d’une antenne directive de type Yagi, car la symétrie introduite par le balun contribue à un diagramme de rayonnement de l’antenne plus conforme au modèle théorique,
- lorsqu’on craint des problèmes de mode commun dans la ligne (courants de gaîne), pouvant eux-mêmes engendrer des parasites (R.F.I.) dans divers appareils du voisinage tels que TV, Hi-Fi, etc. (cf. schéma Q 49).

Question n° 50 :
Daniel, F5NZS, de Sarreguemines, par mél : « Voulant émettre avec une antenne  cerf-volant sur 28 MHz, je me pose les questions suivantes :
a - quelle perte ont 100 m de coax TV 75W  perdant 3,5dB/100m à 50MHz ?
b - quelle perte ont 100 m de ligne à fils parallèles de 450W d’impédance chargée par une antenne de 2kW ?
c - une ligne symétrique rayonne-t-elle aussi peu de HF qu’un coaxial ? »
Réponse :
a - Sans ondes stationnaires, la perte d’une ligne est proportionnelle à la racine carrée de la fréquence. Donc, à 28MHz, votre coaxial perdra 2,6dB/100m.
b - S’il y a des ondes stationnaires, la perte dans une ligne est donnée par (*) :
Perte  =  10.log{B2-C2)/(B-B.C2)}
PSOS = perte sans ondes stationnaires
B = 10PSOS/10
C = (Zantenne - Zligne)/(Zantenne + Zligne)
Dans le cas de votre ligne de type « window », on a PSOS = 0,5 dB/100m (*).
Dans votre cas, le calcul donne :
B = 1,271 et C= 0,63
D’où pertes ligne fils // = 1,1dB/100m.
c - ligne à fils parallèles et coaxial, en fonctionnement normal (i.e. en mode différentiel et non en mode commun), ne rayonnent pas plus l’un que l’autre à grande distance (en chaque point, les intensités sont égales et opposées dans chacun des conducteurs, donc le champ résultant est nul). En revanche, le confinement du champ entre âme et gaine du coaxial rend ce dernier insensible à son environnement, ce qui n’est pas le cas de la ligne à fils parallèles, à laquelle il faut éviter d’avoir recours s’il s’agit de passer à proximité d’obstacles (murs, pylônes, sol, etc.).
Une antenne cerf-volant est une bonne idée, mais respectez rigoureusement les règles de sécurité : (1) ne pas l’utiliser au voisinage d’une ligne électrique car vous risqueriez votre vie, (2) ne pas perdre le contrôle du cerf-volant car vous risqueriez la vie d’autrui.
(*) cf. Handbook de l’ARRL, édition 1995, abaque et formules page 19.5.

Question n°51
Dans la notice d’un impédance-mètre, j’ai lu qu’il ne fallait pas faire des mesures avec des connexions d’une longueur supérieure à un degré électrique. Qu’est-ce que cela signifie ?
Réponse
Les mesures en haute fréquence peuvent effectivement être fortement faussées par des connexions dont la longueur introduirait une self-induction ou une capacité parasite.
Comme (cf. schéma Q51) à un déphasage de 360° correspond une distance d’une longueur d’onde l, on peut en déduire que 1° correspond à une distance de l /360, par exemple 5 à 6 cm pour l=20m (bande 14 MHz) ou 5 à 6 mm pour l=2m (bande 144 MHz).
Il s’agit bien sûr d’une valeur repère qui n’a rien de critique mais est bien pratique pour fixer les ordres de grandeur.

Question n° 52 :
Jean-Marc, F1JVY, par mél : « mon nouveau téléviseur (qui fonctionne sur réseau câblé) brouille mon récepteur sur la bande 144 MHz (qui fonctionne sur antenne Yagi à 8m du sol) ; les deux appareils sont pourtant très éloignés l’un de l’autre ; que faire ? »
Réponse :
Il se peut que votre TV ait son oscillateur de balayage horizontal couplé soit à l’antenne (dans votre cas, au câble), soit au cordon d’alimentation électrique (ce qui explique que l’éloignement des deux appareils dans la maison ne supprime pas l’interférence). Il y a une forte présomption que vous soyez dans ce cas si le brouillage est assez stable en fréquence, récurrent tous les 15 à 18 kHz et modulé par le contenu de l’image. Il s’agit alors d’un défaut de conception ou de construction du téléviseur, et vous êtes fondé à vous adresser à celui qui vous l’a vendu pour réparation ou remplacement.
Au cas où cette solution ne serait pas possible (achat d’occasion sans garantie par exemple), essayez le traitement curatif suivant, dont le principe est de découpler au maximum, d’une part la télé de son câble et de son fil secteur, d’autre part le récepteur de son coaxial et de son cordon secteur :
- installez un filtre secteur au ras de votre téléviseur et de votre récepteur,
- installez une self de choc contre le mode commun sur le câble du téléviseur au raz de ce dernier ; faites subir le même traitement au magnétoscope et au décodeur si nécessaire.
Pour la conception de ces filtres, relisez l’article « Hannah aimait la télévision, mais elle avait un voisin radio-amateur ... » paru en mars dernier dans radio-REF : ils y sont décrits.
Il se pourrait enfin que le brouillage ait d’autres origines : d’une alimentation à découpage si le bruit est peu stable en fréquence et récurrent tous les 30 à 40 kHz, d’une intermodulation s’il n’est audible que lors de la réception d’une station sur 2 m, d’un signal large bande ou non provenant de tout autre appareil chez vous ou non.
Nous vous conseillons de lire la question allô docteur n°26 (Radio-REF de mai 1999) qui évoque la recherche des signaux brouilleurs éventuels, et d’arrêter un par un tous les appareils comportant des oscillateurs dans votre maison (vous serez surpris par leur nombre) jusqu'à ce que le brouillage éventuellement cesse : le coupable  (« co-coupable » en fait) sera alors désigné.