Questions publiées dans Radio-REF d'octobre 1999

Question n°45 :
Claude, F6GQG, de Bergerac, nous écrit : « la station est en cours d’installation. la maison est munie d’une terre secteur près du compteur. Je vais installer une terre HF. Dois-je relier le piquet de terre HF à la terre secteur ? Si oui, le fil de liaison doit-il être enterré ?»
Réponse :
Notre première réaction avait été qu’il est inutile de relier votre piquet de terre HF à la terre secteur si vos installations électrique et radio sont bien faites ; en effet, cette liaison est déjà établie via la mise à la terre secteur de tous les appareils de votre station. Nos collègues américains sont d’avis contraire et préconisent, dans votre cas, de relier toutes les terres (y compris les parafoudres) entre elles par gros fil enterré (cf. ARRL antenna book, 18ème édition, chapitre 1, pages 1.8 à 1.15) car ils privilégient la sécurité des personnes, et nous vous recommandons, tout bien réfléchi, de suivre leur conseil.
La problématique  des mises à la terre est fondamentale à la fois pour la sécurité des personnes et pour le fonctionnement des stations. Les règles de bases sont les suivantes :
- dans la station, relier toutes les masses des appareils individuellement à un « bus de terre » (conducteur tel que tube de cuivre ou tresse de gros coaxial par exemple), ce bus doit lui-même être raccordé (1) au conducteur de terre secteur de l’installation électrique, (2) au piquet de terre HF par un conducteur aussi gros et aussi court que possible (cf. schéma Q45),
n le piquet de terre HF ne constitue une bonne terre HF que s’il en part autant de radians que possible, aussi longs que possible, enfouis à quelques centimètres de la surface du sol,
n penser aux risques que fait courir la présence de structures métalliques aériennes telles (antennes, mâts, etc.) en cas d’orage, et utiliser ce qu’on appelle, improprement, des « parafoudres » : mettre à la terre chaque pied de structure par une liaison la plus courte et la plus grosse possible, qui aura pour objet d’écouler par le plus court chemin l’électricité statique, penser également à la sécurité qu’apporte un disjoncteur différentiel haute sensibilité (30 mA) en amont des prises de la station (cf. question n°41).

Question n°46 :
J’ai récupéré des composants en forme de « beignets » dont les dimensions sont les suivantes : diamètre intérieur = 9,5mm ; diamètre extérieur = 17mm ; épaisseur = 5mm. Certains sont rouges, d’autres jaunes. La pochette qui les contenait portait la mention « T68-02 & T68-06 ». A quoi cela sert-il ?
Réponse :
Ce sont des tores (nom mathématique de ce que vous appelez « beignet ») magnétiques ; ils sont constitués de poudre de fer agglomérée. La lettre T de leur nom signifie donc tore, le chiffre 68 correspond au diamètre extérieur en centièmes de pouce, le chiffre 02 ou 06 correspond à leur
perméabilité magnétique. En enroulant du fil autour de ces tores, on obtient des selfs d’excellente qualité (c’est-à-dire à faibles pertes en HF). Le schéma Q46 donne des indications relatives à leur utilisation (attention : les constantes dépendent de la nature et de la taille du tore).

 Question n°47 :
Je prends une batterie de 10V contenant une charge de 10Ah et lui fais débiter 1A pendant 10h dans une résistance ; je la décharge donc complètement ; or, pendant la décharge, il est entré dans la batterie autant d’électrons qu’il en est sorti puisque l’intensité est la même à tout instant à la borne + et à la borne -. Comment alors expliquer que la charge de la batterie ait disparu ?
Réponse :
En réalité (cf. schéma Q47), quand on parle de charge ou de décharge d’une batterie, cela ne signifie pas qu’on y stocke (ou qu’on en déstocke) des charges électriques. Ce qu’on y met (ou qu’on en extrait), c’est de l’énergie électrique, c’est-à-dire des Joules (dans le cas de votre batterie, 1A sous 10V pendant 10h, soit 360000 Joules).
En toute rigueur, on ne devrait pas dire « la batterie contient une charge de 10Ah », mais « la batterie contient une quantité d’énergie telle qu’elle est capable de débiter 1A pendant 10h».  Mais l’usage des Ah est bien établi et permet d’être compris sans ambiguïté.

Question n°48 :
J’hésite entre une antenne en J, un dipôle demi-onde et une gp  pour le 144 MHz. Laquelle a le meilleur gain ?
Réponse :
Les 3 antennes ont le même diagramme théorique de rayonnement. Choisissez donc celle qui vous paraît la plus simple à construire. Nous aurions, en ce qui nous concerne, un penchant pour la gp qui nous semble plus facile à régler et la mieux protégée contre le mode commun (courants de gaîne).  En effet, contrairement aux deux autres, le coaxial arrive à l’antenne dans une zone (sous le plan de sol) où le champ rayonné est particulièrement faible, mais les deux autres antennes sont excellentes également.