Question n°45 :
Claude, F6GQG, de Bergerac, nous écrit :
« la station est en cours d’installation. la maison est munie d’une
terre secteur près du compteur. Je vais installer une terre HF.
Dois-je relier le piquet de terre HF à la terre secteur ? Si oui,
le fil de liaison doit-il être enterré ?»
Réponse :
Notre première réaction avait été
qu’il est inutile de relier votre piquet de terre HF à la terre
secteur si vos installations électrique et radio sont bien faites
; en effet, cette liaison est déjà établie via la
mise à la terre secteur de tous les appareils de votre station.
Nos collègues américains sont d’avis contraire et préconisent,
dans votre cas, de relier toutes les terres (y compris les parafoudres)
entre elles par gros fil enterré (cf. ARRL antenna book, 18ème
édition, chapitre 1, pages 1.8 à 1.15) car ils privilégient
la sécurité des personnes, et nous vous recommandons, tout
bien réfléchi, de suivre leur conseil.
La
problématique des mises à la terre est fondamentale
à la fois pour la sécurité des personnes et pour le
fonctionnement des stations. Les règles de bases sont les suivantes
:
- dans la station, relier toutes les masses des appareils
individuellement à un « bus de terre » (conducteur tel
que tube de cuivre ou tresse de gros coaxial par exemple), ce bus doit
lui-même être raccordé (1) au conducteur de terre secteur
de l’installation électrique, (2) au piquet de terre HF par un conducteur
aussi gros et aussi court que possible (cf. schéma Q45),
n le piquet de terre HF ne constitue une bonne terre
HF que s’il en part autant de radians que possible, aussi longs que possible,
enfouis à quelques centimètres de la surface du sol,
n penser aux risques que fait courir la présence
de structures métalliques aériennes telles (antennes, mâts,
etc.) en cas d’orage, et utiliser ce qu’on appelle, improprement, des «
parafoudres » : mettre à la terre chaque pied de structure
par une liaison la plus courte et la plus grosse possible, qui aura pour
objet d’écouler par le plus court chemin l’électricité
statique, penser également à la sécurité qu’apporte
un disjoncteur différentiel haute sensibilité (30 mA) en
amont des prises de la station (cf. question n°41).
Question
n°46 :
J’ai récupéré des composants
en forme de « beignets » dont les dimensions sont les suivantes
: diamètre intérieur = 9,5mm ; diamètre extérieur
= 17mm ; épaisseur = 5mm. Certains sont rouges, d’autres jaunes.
La pochette qui les contenait portait la mention « T68-02 & T68-06
». A quoi cela sert-il ?
Réponse :
Ce sont des tores (nom mathématique de ce que
vous appelez « beignet ») magnétiques ; ils sont constitués
de poudre de fer agglomérée. La lettre T de leur nom signifie
donc tore, le chiffre 68 correspond au diamètre extérieur
en centièmes de pouce, le chiffre 02 ou 06 correspond à leur
perméabilité magnétique. En enroulant
du fil autour de ces tores, on obtient des selfs d’excellente qualité
(c’est-à-dire à faibles pertes en HF). Le schéma Q46
donne des indications relatives à leur utilisation (attention :
les constantes dépendent de la nature et de la taille du tore).
Question n°47 :
Je prends une batterie de 10V contenant une charge
de 10Ah et lui fais débiter 1A pendant 10h dans une résistance
; je la décharge donc complètement ; or, pendant la décharge,
il est entré dans la batterie autant d’électrons qu’il en
est sorti puisque l’intensité est la même à tout instant
à la borne + et à la borne -. Comment alors expliquer que
la charge de la batterie ait disparu ?
Réponse
:
En réalité (cf. schéma Q47), quand
on parle de charge ou de décharge d’une batterie, cela ne signifie
pas qu’on y stocke (ou qu’on en déstocke) des charges électriques.
Ce qu’on y met (ou qu’on en extrait), c’est de l’énergie électrique,
c’est-à-dire des Joules (dans le cas de votre batterie, 1A sous
10V pendant 10h, soit 360000 Joules).
En toute rigueur, on ne devrait pas dire « la batterie
contient une charge de 10Ah », mais « la batterie contient
une quantité d’énergie telle qu’elle est capable de débiter
1A pendant 10h». Mais l’usage des Ah est bien établi
et permet d’être compris sans ambiguïté.
Question n°48 :
J’hésite entre une antenne en J, un dipôle
demi-onde et une gp pour le 144 MHz. Laquelle a le meilleur gain
?
Réponse :
Les 3 antennes ont le même diagramme théorique
de rayonnement. Choisissez donc celle qui vous paraît la plus simple
à construire. Nous aurions, en ce qui nous concerne, un penchant
pour la gp qui nous semble plus facile à régler et la mieux
protégée contre le mode commun (courants de gaîne).
En effet, contrairement aux deux autres, le coaxial arrive à l’antenne
dans une zone (sous le plan de sol) où le champ rayonné est
particulièrement faible, mais les deux autres antennes sont excellentes
également.