Questions publiées dans Radio-REF de septembre 1999

Question n°39:
Yves nous demande via Internet : « Quelle est la différence entre un montage hétérodyne et un montage superhétérodyne? Est-ce bien le fait que le premier comporte un seul changement de fréquence et que le second en comporte plusieurs? Merci d'avance pour la réponse. »
Réponse :
Ces deux substantifs (hétérodyne et superhétérodyne) ne sont plus d’un usage très courant. La meilleure définition en est donnée dans le célèbre ouvrage « la radio, mais c’est très simple » d’E. Aisberg :
- un hétérodyne est un oscillateur ; comme son nom le suggère (« hétéro » signifie différent), sa fonction est de changer la fréquence, dans un récepteur par exemple,
- un superhétérodyne est un récepteur, utilisant un ou plusieurs oscillateurs (qui sont donc des hétérodynes) pour changer la fréquence de réception en une ou plusieurs autres fréquences.
Le superhétérodyne fut inventé en 1917 par Lucien Lévy, et jusque vers 1930 il fut en compétition avec d’autres récepteurs (réaction, super-réaction, etc.) qu’il élimina pratiquement du marché. A de très rares exceptions près, tous les récepteurs sont aujourd’hui des superhétérodynes, le principe de fonctionnement n’ayant pas évolué depuis plus de 80 ans ; ils peuvent être à conversion simple (un seul hétérodyne, donc un seul changement de fréquence) ou à conversions multiples (plusieurs hétérodynes, donc plusieurs changements de fréquence).

Question n°40 :
Quand on passe de l’heure d’été à l’heure d’hiver, quel changement doit-on faire subir à l’heure UTC ? Quelle est la différence entre heure UTC et l’heure sidérale ?
Réponse :
L’heure UTC (temps universel coordonné) étant l’heure solaire moyenne du méridien de Greenwich, elle ne change pas quand on passe de l’heure d’été à celle d’hiver ou réciproquement. Elle ne change pas non plus d’un endroit à un autre.
L’heure sidérale est une autre mesure du temps : il s’écoule 24 heures sidérales entre 2 passages d’une étoile donnée au méridien d’un lieu. Comme la terre, non seulement tourne sur elle-même, mais tourne également autour du soleil, ce phénomène se reproduit en un peu moins d’une journée (en 23h56mn). Le temps sidéral est pratique pour les astronomes, mais pas pour les OMs.

Question n°41 :
A l’occasion de l’installation de ma station dans ma maison, j’ai l’intention de faire en sorte que mon installation électrique présente le moins de danger possible pour ma famille. On m’a conseillé d’installer un disjoncteur différentiel. Or, la prise secteur de mon émetteur est protégée par un disjoncteur 16 Ampères. Cela ne suffit-il pas ?
Réponse :
Le disjoncteur 16A ne remplit pas la même fonction qu’un disjoncteur différentiel. Le premier coupe le circuit en cas de surintensité ; le second coupe le circuit en cas de fuite de courant (différence entre le courant aller et le courant retour) : c’est ce qui se passe, par exemple, quand une carcasse d’appareil est mal isolée et qu’une personne la touche, dérivant ainsi une partie du courant vers la terre (cf. schéma Q41).
Le premier protège donc l’installation, le second les personnes. C’est pourquoi il est effectivement recommandé d’installer en série disjoncteur « différentiel »et disjoncteur « normal » (ou fusible) chaque fois que l’on craint pour les personnes (salles d’eau par exemple). Les disjoncteurs différentiels peuvent avoir différents niveaux de sensibilité : les compagnies distributrices d’électricité en installent souvent un de 500 mA pour les nouvelles constructions ; par ailleurs, on trouve couramment dans le commerce des disjoncteurs différentiels haute sensibilité, dits DDHS de 30 mA qui sont une bonne protection des personnes. Attention : pour qu’un disjoncteur différentiel fonctionne, il faut que la prise de terre de l’installation soit de bonne qualité !

Question n°42 :
J’ai un bungalow de vacances situé pratiquement sur du rocher dans une zone très sèche. Comment puis-je établir une prise de terre pour ma station sur un tel sol ? »
Réponse :
Il est pratiquement impossible d’établir une bonne prise de terre HF avec un sol aussi mauvais conducteur . Nous vous conseillons d’utiliser une antenne ne nécessitant pas de prise de terre (dipôle ou doublet de toute dimension, ground plane, yagi, demi-onde verticale avec quelques brins horizontaux en guise de plan de sol, etc.). Même si vous disposez d’une alimentation électrique munie de prises avec un broche « terre », n’utilisez pas la «terre des prises » comme « terre HF », car elle a toutes les chances de ne pas convenir à cet usage.

 Question n°43
André, REF 31579, F 10436, Les Authieux (76), nous demande : « Mon grand nombre de spires au P.A. fait que je m’y perds un peu. Où se trouve l’avant d’une antenne directive 10-15-20 mètres ? Faut-il mettre le radiateur ou le directeur vers l’avant ? »
Réponse
Il faut mettre le directeur à l’avant. Dans les directives à éléments parasites (Yagi par exemple, cf.schéma Q43), on appelle directeurs les éléments devant l’élément actif (lui-même appelé radiateur), et réflecteurs les éléments derrière lui. Si vous oubliiez cela, faites un essai en écoutant une station moyenne (reçue 5 au S-mètre par exemple), puis retournez de 180° votre antenne : si le signal devient moins fort vous étiez dans la bonne position, sinon vous étiez dans la mauvaise position.

Question n°44
Michel demande: « Comment savoir, à la réception d’un signal DX, s’il a été émis par une antenne à champ magnétique (boucle) ou par une à champ électrique (dipôle) ? »
Réponse
Le champ à grande distance de toute antenne comporte  2 parties, l’une électrique E, l’autre magnétique H, dans un rapport constant (E/H=120p Ohms) appelé « impédance du vide ») ; il est donc impossible de savoir de quel type d’antenne d’émission un signal DX provient. Toute antenne est, à la fois, « à champ magnétique » et « à champ électrique ».