Questions publiées dans Radio-REF de juillet-août 1999

Question n°35
F1RGC nous demande sur l’air : « J’ai acheté une alimentation-chargeur pour batterie 12 V. En mesurant sa tension à vide de sortie, je trouve 20 V, ce qui me paraît trop. L’alimentation ne contient qu’un transfo, un pont de diodes et un condensateur.  Y a-t-il un risque pour ma batterie avec un tel chargeur  ?»
Réponse
Les valeurs sont normales. La tension à vide est une tension crête. Multipliez par 0,7 pour avoir la tension efficace (14 Volts). En outre, l’alimentation n’étant pas stabilisée, elle présente une résistance interne élevée qui abaissera cette tension d’autant plus que le courant de charge sera élevé. Vous pouvez mettre en charge votre batterie sans crainte. A titre de curiosité, mesurez la tension aux bornes de l’alimentation (et donc de la batterie) au cours de la charge : vous verrez qu’elle se situe bien entre 12 et 14 Volts. Attention : ce type de charge suppose une limitation du temps de charge (10 à 14 h pour charger une batterie de 2Ah vide avec un courant de 0,2A).

Question n°36
F1BFC, Daniel, de Saint-Cyprien-Plage, nous écrit : « Pourriez-vous m’expliquer comment fonctionne une diode Schottky dans une alimentation à découpage ? »
Réponse
Dans Radio-Ref de mars 1999 est publiée la traduction par F6GQO de l'excellent article de XQ2FOD qui décrit une alimentation à découpage. On y voit 4 diodes Schottky. Elles redressent une onde carrée de 20 Volts d'amplitude et de 25000 Hz de fréquence (soit 500 fois la fréquence du secteur). Le résultat est ensuite filtré pour aboutir au 13,8 Volts recherchés. Des diodes "ordinaires" ne pourraient fonctionner à cette fréquence car leur zone de transition (au voisinage de la jonction entre semi-conducteurs P et N) stockerait alors les charges à la manière d'un condensateur et s’avérerait incapable de redresser le courant. Les diodes Schottky utilisent une technologie à base de contacts métalliques (or, platine) leur permettant de "monter en fréquence" et de réduire la puissance dissipée dans leur jonction (la chute de tension de telles diodes est réduite, ce qui en améliore le rendement).

Question n°37
F1EKC, André, de Thionville, nous écrit : « Je souhaite faire du trafic satellite VHF à partir de 2 éléments de 2x9 éléments 50W à polarisation croisée de chez Tonna. Comment coupler ces 4 antennes afin d’obtenir une polarisation circulaire droite ou gauche ? La distance qui sépare les 2 antennes est-elle critique ?»
Réponse
N’étant pas spécialistes du trafic satellite au radio-club de Saint-Quentin-en-Yvelines, nous avons questionné nos amis du radio-club de Charlotte, Caroline du Nord (USA). Voici un extrait de ce que nous ont répondu Jerry (N2HV) et John (W4CC) : « Pour tous les satellites actuels, des Yagi couplées donnent un gain trop élevé. En outre, le lobe très étroit de telles antennes rend la poursuite des satellites difficile. Il vous faudra être extrêmement précis pour pointer les antennes, et à la vitesse à laquelle ceux qui ont une orbite basse se déplacent, vous allez souffrir pour les repérer. En ce qui concerne la distance, une longueur d’onde devrait marcher. La polarisation circulaire ne devrait pas affecter le diagramme de gain. Vérifiez svp dans le Handbook de l’ARRL ou dans l’Antenna Book de W6SAI. Bonne chance. »
Nous confirmons qu’effectivement la littérature américaine conseille une distance, non critique, d’un l entre « booms ».
Comme Jerry et John, nous  vous recommandons d’installer vos deux antennes à polarisation circulaire sans chercher à les coupler, mais en alimentant l’une en polarisation circulaire droite (PCD), l’autre en polarisation circulaire gauche (PCG) et en commutant l’une ou l’autre suivant le signal (montage classique des antennes hélices).
Si vous souhaitez néanmoins coupler vos antennes pour obtenir à volonté PCD et PCG, vous pouvez par exemple appliquer le schéma Q 37  (qui suppose 4 Yagi : 2 horizontales H1 et H2, 2 verticales V1 et V2 ; H1 et V1 ensemble constituent la première de vos deux antennes dites « à polarisation croisée », V1 et V2 la seconde) :
- les coax 75W de la partie « antennes » transforment les impédances 50W en 100W, leur longueur doit être identique et égale à un multiple impair de quarts d’onde (ici 5 pour permettre un écartement des Yagi croisées de l’ordre de 2 mètres sans difficulté) ; paradoxalement, les antennes 50W sont donc raccordées directement à des coaxiaux 75W !
- les coaxiaux BB’ et CC’ déphasent les Yagi verticales de 90° par rapport aux Yagis horizontales ; les quarts d’onde AB et AC transforment l’impédance 50 W en 100 W,
- si l’on raccorde B’ avec V’ et C’ avec H’, on est en PCG ;  si l’on raccorde B’ avec H’ et C’ avec V’, on est en PCD,
- attention, l est la longueur d’onde dans le coaxial, égale à celle dans le vide multipliée par le coefficient de vélocité du câble (0,66 pour beaucoup de câbles usuels).
Vous pouvez le voir : la complexité du dispositif mérite de méditer le conseil de N2HV et W4CC avant de vous lancer !

Question n°38
Marc, de Rouen, nous demande : « l’éclipse du 11 août 1999 va-t-elle modifier le trafic, et à quelle heure ? »
Réponse
Si, pendant l’éclipse, le trafic baisse, ce ne sera pas parce que l’éclipse changera la propagation, mais parce qu’YLs et OMs auront quitté leurs stations (vous aussi peut-être ? ) pour jouir d’un moment inoubliable. En TU, l’éclipse du 11/8/99 traversera la France d’Ouest en Est, d’Etretat (début à 9h02mn) à Wissembourg (fin  11h55mn). Elle sera totale pendant 2mn environ à Rouen (10h21mn), Beauvais (10h22mn), Amiens (10h23mn), Châlons (10h26mn), Charleville (10h27mn), Nancy (10h29mn), Strasbourg (10h32mn). Les plus jeunes d’entre nous en parleront encore à leurs arrière-petits-enfants (OMs et YLs aussi, bien sûr) le 3 sept. 2081,  date de la prochaine éclipse totale en France!