Question n°31
Fernand, F6BSF, de Dijon nous demande : «
Par temps de neige et de vent fort et régulier, il m’arrive d’avoir
des étincelles qui crépitent au niveau de ma prise PL. J’ai
constaté cela aussi par temps d’orage. Que se passe-t-il ? »
Réponse
Nos collègues américains décrivent
ce phénomène dans leur ouvrage sur les interférences
HF (ARRL RFI Handbook, édition 1998, page 14.4) sous le nom de «
rain static ». Des gouttes d’eau ou les flocons de neige chargés
électriquement heurtent votre antenne et dissipent alors leurs charges.
Ces dernières rejoignent le sol en passant par le chemin de moindre
impédance. Ce chemin, dans votre cas, passe par la PL, au niveau
de laquelle il y a production d’un arc électrique dû au phénomène
classique d’ionisation locale de l’air. Il n’est pas nécessaire
que le temps soit orageux pour que cela se produise.
Question n°32
A propos de la question n°9 (antennes filaires),
2 OMs nous demandent pourquoi nous n’avons pas évoqué les
antennes avec feeder au tiers de leur longueur, type Hertz-Windom (F8XF)
ou par coaxial avec tranformateur à ferrites (OM de Chamiers) ?
Réponse
Notre réponse se voulait la plus « flexible
» possible (longueur quelconque, alimentation en un point quelconque).
Mais bien sûr, les antennes préconisées par nos 2 lecteurs
sont envisageables. En se plaçant par exemple à 13m du bout
d’une antenne filaire de 40m, on voit que sur 20m, 40m et 80m on est proche
d’un ventre de courant et d’un noeud de tension. Une alimentation en ce
point se fera donc sous une impédance faiblement réactive
et dont la partie réelle sera comprise entre 150 et 200 W.
Un coaxial de 50 W avec un
transformateur sur ferrite de rapport ¼ fera un bon compromis. Cette
antenne est parfois appelée « dipôle à alimentation
excentrée » (en anglais OFC : off-center-fed dipole).
Le recours à un feeder unique correspond à
la très célèbre antenne Hertz-Windom. Elle présente
deux inconvénients par rapport à la précédente
: elle nécessite un contrepoids (terre HF « naturelle »
ou « artificielle »), elle nécessite un coupleur, elle
est susceptible de provoquer des interférences (le feeder et la
liaison à la terre rayonnent) ; en revanche, elle présente
un gros avantage : grâce au coupleur, elle peut s’accorder parfaitement
sur toutes les bandes.
Question n°33
«Vivant en appartement sans possibilité
d’antenne extérieure, j’ai entendu parler d’antennes magnétiques
de petite dimension. Qu’en est-il ? »
Réponse
Ces antennes magnétiques sont composées
d’une boucle fermée sur un condensateur variable (CV). Elles présentent
deux gros avantages sur d’autres antennes :
- bande large (14 à 29 MHz par exemple)
- très faible encombrement (80cm de diamètre
pour l’exemple ci-dessus).
Elles
présentent aussi des inconvénients :
- rendement plus faible que celui du dipôle,
- accord pointu et nécessité de retoucher
le réglage du CV si l’on change la fréquence.
Ces antennes peuvent être achetées ou construites
à partir de tube de cuivre ou de gaine de coaxial.
Le couplage à la ligne peut s’effectuer par une
boucle coplanaire (diamètre = 25% de celui de la grande boucle).
Le CV doit tenir plusieurs kVolts (pour 100 W) et présenter
de très faibles pertes (pour cela, on soude souvent directement
la boucle sur les lames). Compter 100pF environ pour l’antenne précitée.
Nous recommandons de commencer par une antenne de réception
ne nécessitant pas un très bon CV, de la déplacer
dans l’appartement pour trouver le meilleur emplacement, de régler
le CV pour le signal le plus fort. On peut ensuite passer à l’antenne
définitive si le résultat est bon.
On peut se reporter au Radio-REF de juin 1994 «
antennes magnétiques et condensateur variable, l’antenne à
boucle accordée », et à l’ARRL Antenna Handbook (smallloop
antennas).
Question n°34
F5TKJ, Stéphane, nous écrit : «
comment interpréter les indications de la balise DK0WCY sur 10144
kHz pour la qualité de la propagation et les bandes favorisées
? »
Réponse
Cette balise, le 20/3/99 à 15h, diffusait :
« dk0wcy beacon info 20 mar 15 utc kiel k 3 3 =
forecasts 20 mar sunact eruptive magfield quiet = 19 mar r 157 157 flux
139 139 boulder a 3 3 = 19 mar kiel a 9 9 + dk0wcy beacon ».
Ce qui signifie « infos balise dk0wcy 20/3 15h
UTC : K vaut 3 à Kiel, on prévoit des éruptions solaires
et un champ magnétique calme ; le 19/3 à Boulder, R valait
157, le flux solaire valait 139 et A valait 3 ; à Kiel A valait
9 le 19/3 + balise dk0wcy ».
Notre ami Henri, F6HLB, qui connaît particulièrement
bien ces questions de propagation, commente de la façon suivante
:
« la balise diffuse plusieurs infos : R (sunspot),
flux, activité solaire (calme, éruptive, etc.), K et A (activité
géomagnétique). K à Boulder (USA) et K à Kiel
sont différents car ces deux villes sont à des latitudes
distinctes. Généralement, plus R et flux sont grands, et
plus K (qui varie de 1 à 9) ou A (qui varie de 0 à 400) sont
petits, meilleure est la qualité de la propagation. Ces indicateurs
correspondent à des phénomènes prenant naissance dans
le soleil et transmis à la magnétosphère terrestre
par le vent solaire. R et flux conditionnent la fréquence la plus
haute utilisable (MUF = Maximum Usable Frequency). La qualité
de la propagation, elle, est affectée par activité solaire
et activité géomagnétique (A et K). On peut avoir
un R de 10 (très bas), mais une excellente qualité de propagation
: on fera alors du DX sur 80m mais pas sur 10m. On peut avoir un R de 150
(élevé) mais des conditions déplorables dues à
une activité géomagnétique et à une activité
solaire intenses (tempête magnétique) : on fera alors des
QSOs sur 10m mais les grandes ouvertures seront occultées. Pour
faire des prévisions de propagation entre 2 points du globe à
partir de ces indicateurs, on peut utiliser des logiciels dont les meilleurs
sont dérivés de IONCAP. On peut aussi se connecter au DX-cluster
de F6BEE sur 145,300 MHz (QTH : les Essarts-le-Roi). Les données
de l’activité solaire font l’objet de nombreux messages sur le réseau
packet ».
Bibliographie :
- Antenna Handbook de l’ARRL,
- article sur DK0WCY paru dans Radio-Ref d’avril 1999,
-http://elbert.its.bldrdoc.gov/hf.html,
-questions Allô Docteur n° 2 (11/98) et n°21
(04/99).