Questions publiées dans Radio-REF de mai 1999

Question n° 26
Alain-Gérard, F5PMN, de Pau, nous écrit : « j’ai, depuis quelque temps un fort ronflement d’alimentation tous les 31 kHz avec un maximum sur 3781 kHz, mon S-mètre marquant 7 à 9. Sur batterie, alimentation électrique du logement coupée, avec un autre récepteur, cela subsiste. Auriez-vous une explication ? »
Réponse
Les symptômes et vos essais font penser que
n le brouillage est dû à un oscillateur situé soit hors de votre logement, soit dedans mais alimenté alors par piles ou batterie,
n le brouillage pénètre votre récepteur par l’antenne ou la liaison à la terre (puisqu’il subsiste secteur débranché),
Vérifiez d’abord chez vous tout appareil susceptible de contenir un oscillateur (horloge, ordinateur, programmateur, calculette, thermomètre, fax, jouets, cafetière programmable, téléphone, etc). Vous serez surpris du nombre d’appareils. En particulier, inspectez bien votre shack (le Père Noël vous aurait-il apporté une superbe horloge qui donne l’heure partout dans le monde et qui serait juste au-dessus du récepteur ? Pour cela, faites un « stéthoscope » sous forme d’une boucle au bout d’un coaxial que vous approchez de tout objet suspect (cf. schéma Q26) : votre récepteur dénoncera le coupable.
Si ce dernier n’est pas chez vous :
- écoutez les P.O. ; si le brouillage y est aussi, prévenez TDF qui a les moyens de détecter ce qui gêne la réception de la radiodiffusion,
- notez les heures où le brouillage disparaît ; si elles coïncident avec celles de fermeture du magasin en bas de l’immeuble, allez y voir (caisses, enseignes, matériels en vente, etc.),
- déplacez votre ensemble ligne/antenne, car il peut être couplé à des conducteurs (secteur, téléphone, câble, eau, gaz, chauffage empruntés par le parasite),
- vérifiez votre mise à la terre HF : si elle fait plus de 10m pour le 80m, elle fonctionne en antenne, débranchez la et écoutez si le parasite subsiste,
Pour l’extérieur, faites vous aider d’un OM diplomate (cf. article « Hannah aimait la télévision » dans Radio-REF de mars 1999).

Question n°27
Tim A Kyle nous envoie par mél la question suivante : « je vais habiter une maison qui m’offre la possibilité d’installer ma station soit au  sous-sol, soit dans une cabane au fond du jardin. que me conseillez-vous ? »
Réponse
Notre ami Alex (GM3MAS), de Milngavie (Ecosse), a utilisé une cabane de jardin comme shack pendant 25 ans. Installé maintenant dans son sous-sol, il nous demande de vous recommander le sous-sol auquel il trouve des avantages (être au chaud en hiver, disposer d’une liaison de terre très courte, avoir une ligne bien perpendiculaire à l’antenne). Il est vrai qu’Alex est un graphiste impénitent, et ceux qui trafiquent en phonie apprécient la cabane qui leur permet d’appeler CQ DX à 3 heures du matin à pleins poumons sans réveiller la famille... Il réduisent aussi les risques de TVI (station et câblage électrique de la maison sont plus éloignés) Dans les 2 cas, pensez que vous serez en un lieu pouvant être humide : prévoyez une installation électrique sûre (avec, en particulier, un disjoncteur différentiel haute sensibilité 30mA et une excellente terre secteur, très généralement distincte de la terre HF).

Question n° 28
Michel, F5GIX, de Taverny, nous écrit : « ma beam 14/21/28 située à 11m du sol, et dépassant de 2m du faîte du toit, fonctionne bien. Mais, j’ai un doute quant à l’absorption des signaux : en la surélevant de 2m,  cela irait-il mieux ? »
Réponse
La hauteur de votre antenne (entre l/2 et l suivant les bandes) rend négligeable le couplage sol-antenne, et donc les effets d’absorption que vous redoutez. En revanche, plus vous élevez votre antenne, plus vous augmentez l’intensité du champ rayonné, ou reçu, au voisinage de l’horizontale, ce qui est intéressant pour le DX. C’est alors la nature du sol, non pas au voisinage de l’antenne qui intervient, mais loin de l’antenne (cf. schéma Q 28).
Le champ à grande distance est la combinaison du champ direct et du champ réfléchi ; elle est complexe car interviennent : le déphasage (différence de parcours), la résistivité du sol (absorption), sa permittivité (déphasage) au lieu d’impact,
la polarisation (la réflexion en dépend).
Dans votre cas (polarisation horizontale et sol « moyen »), le champ résultant est approximativement proportionnel à la hauteur de l’antenne : passer de 11m à 13m vous ferait gagner un facteur 13/11 (champ), soit 1,5 dB (puissance), soit un quart de point S. Nous pensons que ce gain ne vaut pas la complexité des travaux de surélévation de votre antenne, mais c’est bien sûr à vous de prendre la décision.

Question n°29 :
F3GC et F8XF nous font remarquer : « la sonde HF de la question n°13 ayant entrée et sortie à la masse, ne fonctionne pas. »
Réponse
Excusez nous ! Nous avons choisi une trop forte épaisseur de trait dans le logiciel, qui a transformé des boucles en points. Le schéma Q 29 remplace Q 13. Un conseil aux débutants à  cette occasion : analysez toujours un schéma avant de le réaliser (comme nos amis F3GC et F8XF).

Question n°30
Claude, F1SVR, nous interroge sur l’air « qu’est-ce que le battement nul ? »
Réponse
Quand on règle un récepteur BLU au voisinage d’une station CW ou AM, on entend un son dont la tonalité varie : d’aiguë elle devient grave puis inaudible (parce que sub-sonique). Les opérateurs de récepteurs dépourvus de VFO stables et précis, calent ainsi la fréquence de leur récepteur sur celle de la porteuse reçue. On démontre en effet que le mélange de deux signaux produit (entre autres) un signal dont la fréquence est égale à la différence des deux fréquences initiales et appelée « fréquence de battement ». Au battement nul, la différence est nulle (à l’oreille). Les détecteurs de produit des récepteurs (BFO : beating frequency oscillators) fonctionnent suivant ce principe de battement.