Questions publiées dans Radio-REF d'avril 1999

Question n° 21
Henri, F6HLB, nous fait remarquer que notre réponse à la question n°2 fait la part trop belle à l’idée qu’activité solaire et propagation sont synonymes.
Réponse
C’est vrai, notre réponse était incomplète :
- la montée du flux solaire, par exemple suivant l’ensoleillement du lieu de réflexion, ouvre des fréquences de plus en plus hautes,
- corrélativement, elle ferme les fréquences basses, d’où un effet passe-bande (cf. sur schéma Q 21),
- d’autres effets (éruptions solaires, activité géomagnétique) ont aussi une influence.

Question n° 22
Jean, F6JEF, de Cognac : « Je dépanne l’ATLAS 350 XL d’un OM décédé afin de le revendre au bénéfice de sa veuve. Où trouver les 2 composants manquants : un relais & un afficheur points rouges ? »
Réponse
Nous avons interrogé en vain autour de nous en France et sur Internet. Nous avons aussi profité des contacts de l’un d’entre nous avec le radio-club de Charlotte, N.C. (USA) dont le Président John, W4CC s’est lui-même mis en chasse. Nous avons aussi interrogé nos amis britanniques par le canal d’Alex, GM3MAS de Glasgow. Ne désespérez pas : un lecteur d’Allô Docteur, peut-être, aura-t-il la réponse ?

Question n°23
Jean-Michel, F5SOK  : «la longueur de mon coax  influe sur le ROS de ma beam. Le raccourcir fait chuter le ROS sur 15 m, mais l’augmente sur 10 et 20 m. Existe-t-il une formule afin d’être au mieux sur chacune des 3 bandes ? »
Réponse
Normalement, le ROS ne dépend pas de la longueur de la ligne, mais n’est fonction que de 2 paramètres : impédance de l’antenne et impédance caractéristique de la ligne. Ainsi, un ensemble composé :
- d’une antenne d’impédance (100+j.0) W
- et d’un coaxial 50 W,
présente un ROS de 2 quelle que soit la longueur du coaxial (cf. schéma Q 23)
Si ce n’est pas le cas, cela signifie vraisemblablement que le coaxial fonctionne simultanément suivant 2 modes :
- un mode différentiel :l’énergie chemine entre âme et gaine ; le courant en surface de l’âme est, à tout endroit, égal et opposé au courant en surface interne de gaine,
- un mode commun : l’énergie chemine à l’extérieur de la gaine, faisant fonctionner votre ligne comme une antenne long fil (votre ROS-mètre vous l’indique, révélant ventres et noeuds de courant). Ne cherchez pas une longueur optimum, contrariez ce mode commun en empêchant votre ligne de se comporter en « antenne » :
- introduisez un symétriseur à la jonction ligne-antenne, s’il n’y en a pas déjà,
- introduisez des selfs de choc mode commun en extrémité de ligne,
- vérifiez la terre HF de votre émetteur, mettez au besoin des terres artificielles (quarts d’ondes au départ de l’émetteur).

Question n°24
F8AGX, Thierry : « Sur 10 m, je dois réduire le gain micro pour que mon signal soit intelligible. J’utilise un TS 450, une boîte d’accord, une antenne R 7000 à 2,5 m du sol dont le mât est relié à la terre, un coax de 19m ; émetteur et antenne sont à 10 m l’un de l’autre. Que faire ? »
Réponse
Vérifiez si le problème se situe dans l’émetteur ou hors de l’émetteur : branchez ce dernier sur votre charge fictive, comparez puissance émise et modulation sur 10 m et ailleurs (à l’oscilloscope ou par un OM avec un récepteur proche). Si vous constatez le même défaut sur charge fictive que sur antenne, le défaut est dans l’émetteur et peut nécessiter une « intervention chirurgicale » : consultez un professionnel. Si tout marche bien sur charge fictive, le défaut est hors de l’émetteur. Ce qui peut se passer :
- l’émetteur reçoit une « trop forte dose » du champ de l’antenne,
- l’antenne est à l/4 du sol sur 10 m, ce qui équivaut à l’en isoler ; ni l’émetteur, ni le coupleur ne semblent avoir de terre HF  (la « terre de la maison » n’en est pas une),
- vous utilisez un coupleur avec une antenne conçue pour fonctionner sans coupleur : nous en déduisons que vous avez un ROS élevé. Le recours au coupleur est trompeur : ce n’est pas l’antenne qu’il accorde mais « antenne + pylône + coax + liaison à la terre de la maison + réseau électrique» ! Barrez les routes interdites à la HF :
- réglez l’antenne sans coupleur sur toutes les bandes ; elle doit s’accorder,
- changez la hauteur de l’antenne par rapport au sol (évitez les multiples impairs de l/4),
- installez une terre HF (au moins pour le 10 m) à la masse de votre émetteur (par exemple 2,5m de fil avec extrémité libre),
- vérifiez que votre filtre secteur est bon,
- installez des selfs de choc mode commun  sur coaxial et sur fil secteur (cf. Q23).

Question n°25
Joseph nous demande : « Pourquoi entend-t-on des amateurs qui parlent d’un ROS de 1,3 ( ligne 50W chargée par 65W ), alors qu’il s’agit d’un TOS ?»
Réponse
Des lecteurs (F8XF, F3GC, F5OTA) nous font le reproche (amical) inverse « vous maintenez les lecteurs dans l’erreur en les laissant dire TOS. Ils devraient dire ROS ! »
Les « pro-TOS », dont vous faites partie, invoquent l’usage très répandu de TOS ; les « pro-ROS » disent qu’un taux est un pourcentage et qu’il faut réserver l’appellation TOS à un autre indicateur.
Les meilleurs auteurs, chez des éditeurs techniques reconnus, ne sont eux-mêmes pas unanimes sur l’appellation de cet indicateur :
- F3AV (Emission et réception d’Amateur, ETSF) emploie TOS (et parfois ROS),
- F3XY (Les Antennes, ETSF) emploie indifféremment TOS et ROS,
- F3LG (Technique de l’Emission-Réception sur O. C., Ed. Radio) préconise ROS,
- F3RJ (L’émission d’Amateur en Mobile, ETSF) emploie TOS.
- Elie Roubine (Lignes et antennes, CTSCNET) emploie COS (C signifiant coefficient) et (et dit que TOS égale COS).
- P. Combes (Transmission en espace libre et sur les lignes, Dunod) conseille ROS.
Tout en penchant pour ROS qui a l’avantage d’être une bonne traduction de SWR (standing wave ratio), nous estimons (en tant qu’Allô Docteur) devoir respecter le langage des amis qui nous font confiance en nous posant leurs questions : nous leur répondons donc avec leurs mots (TOS s’ils disent TOS, ROS s’ils disent ROS, COS s’ils disent COS, etc.), quelle que puisse être notre opinion quant à leur expression.