Question n° 9 :
Lionel nous demande : « Peut-on alimenter
une antenne filaire à partir d’une ligne de transmission autrement
qu’en son centre ou en extrémité ? Cela m’arrangerait bien
car la disposition de ma maison et de mon jardin »
Réponse :
Il est possible d’alimenter une antenne filaire en n’importe
lequel de ses points : centre, extrémité, point intermédiaire.
Souvent, comme chez vous, ce sont les lieux qui imposent la configuration
de l’antenne. Les conditions de la station sont les meilleures quand les
trois conditions suivantes sont remplies :
- l’antenne doit rayonner la puissance que lui apporte
la ligne qui, elle, ne doit pas rayonner,
- les pertes, inévitables, dans la ligne, doivent
être les plus faibles possibles,
- la sortie de l’émetteur et l’entrée de
la ligne doivent avoir des impédances adaptées (généralement
50W) pour assurer le transfert de la puissance
maximum de l’émetteur à l’antenne via la ligne (cf. schéma
Q11).
Lorsqu’on utilise un coaxial (50W),
ces conditions sont remplies si, en outre, l’antenne présente aussi
une impédance de 50W à son point
de jonction avec la ligne. Ceci n’est (approximativement) le cas que si
l’antenne est :
- une demi-onde ou une onde et demi alimentée
en son centre,
- une onde et demi alimentée au 1/6 d’une extrémité
On peut aussi utiliser une ligne à fils parallèles
(de quelques centaines d’Ohms d’impédance, connue chez les amateurs
français sous le nom d’échelle à grenouilles). Contrairement
au coaxial, elle n’a que de très faibles pertes à TOS élevé,
ce qui permet de s’affranchir de la contrainte d’adaptation des impédances
à sa jonction avec l’antenne : on peut donc l’y raccorder en n’importe
quel point (en bout, au milieu, ou ailleurs). En revanche, la troisième
condition impose un circuit d’adaptation des impédances (boîte
de couplage) à la jonction avec l’émetteur. Appartiennent
à ce type d’antennes les Lévy et les Zeppelin, que beaucoup
d’amateurs utilisent encore avec bonheur malgré leur ancienneté,
tant elles fonctionnent bien.
Question n° 10 :
Mon antenne verticale est du type 18AVT/WB-A de
chez hy-gain et date de 1977. Elle fait 6,40m de haut et je me demande
si je ne devrais pas la haubaner afin de ne blesser personne si le vent
la faisait tomber. Qu’en pensez-vous ?
Réponse :
Votre souci de la sécurité des personnes
vous honore. La règle en matière de fixation d’antennes est
d’abord de se reporter à la notice du fabricant qui, lui, connaît
parfaitement les possibilités de son matériel. Dans le cas
présent, les spécifications disent qu’elle résiste
à des vents de 80 miles par heure, soit 129 km/h. Ceci représente
un vent déjà très violent, mais si vous êtes
inquiet, installez des haubans en fil en Nylon de 1mm de diamètre
par exemple : du fait qu’ils sont isolants, ils ne perturberont pas le
fonctionnement de votre antenne (évitez des radians métalliques,
qui peuvent le dégrader). Respectez néanmoins scrupuleusement
les règles de sécurité suivantes :
- n’installer ou ne démonter jamais une antenne
par temps de vent même modéré et qu’après avoir
vérifié que des lignes électriques ne peuvent entrer
en contact avec elle : chaque année, en Europe, plusieurs dizaines
de personnes meurent malheureusement dans de telles circonstances ; ne
le faites jamais seul de toute façon. Vérifiez auparavant
que vous pouvez joindre immédiatement ambulance ou pompiers si quelque
chose survenait.
- vérifiez que si votre antenne tombait, elle
ne blesserait personne : il est préférable d’accepter un
moins bon emplacement s’il est moins dangereux pour les tiers en cas de
chute,
- les haubans ne se voient que difficilement si vous
ne les balisez pas : pensez aux personnes qui peuvent avoir à se
déplacer sur la terrasse ou le toit où se trouve votre antenne,
- les intempéries dégradent le Nylon et
les fixations : une fois par an, procédez à une inspection
de votre antenne, pour changer les haubans, graisser les fixations, etc.
Pensez maintenance !
- en cas d’orage, votre antenne verticale peut se charger
d’électricité statique ou même subir la foudre ; pensez
à la munir d’une mise à la terre la plus proche.
Question n°11 :
J'ai construit une antenne à plan de sol
(gp) en suivant les recommandations d'un livre sur le sujet. J'ai beau
essayer de modifier la longueur du brin vertical, le TOS est toujours supérieur
à 1.3. J'ai utilisé un câble 50 ohms de qualité.
Un ami qui s'est donné moins de mal que moi arrive à
un TOS de 1. Que puis je faire pour améliorer mon antenne?
Réponse :
Cette antenne est une antenne quart d'onde. L'impédance
caractéristique de cette antenne, c'est à dire l'impédance
que l'on peut mesurer avec un impédance-mètre hautes fréquences,
est normalement de 37 ohms, résistifs. Ceci à condition que
le plan de sol soit parfait. Le couplage de cette antenne à une
ligne d'impédance caractéristique de 50 ohms donne un TOS
théorique de 50 / 37 = 1.35. Une valeur proche de ce que vous mesurez.
En fait, l'impédance mesurée à la
base de l'antenne (et vue par l'émetteur et le coaxial qui lui sont
reliés) est constituée de la partie théorique ci dessus
à laquelle s'ajoutent les pertes dans le plan de sol. Votre ami
qui trouve un TOS de 1 possède une antenne qui est vue comme faisant
50 ohms par le coaxial. Ces 50 ohms sont en fait constitués de 37
ohms utiles et de 13 ohms de pertes. Le rendement global de l'antenne s'exprime
comme le rapport entre la résistance utile et la résistance
mesurée : dans ce dernier cas 37 / 50.
Notre conclusion est que vous avez plutôt bien
réussi votre antenne. Ne vous inquiétez pas pour le TOS résultant,
il est trop faible pour affecter votre équipement.
Question n°12 :
Depuis que j'ai acheté un fax, j'ai une
perturbation sur les bandes de 7 et 10 MHz : un bruit important et instable
qui se répète tous les 80 kHz environ. La perturbation disparaît
lorsque je débranche le fax. Que peut on faire dans ce cas?
Réponse :
La perturbation est générée par
l'alimentation à découpage de votre fax. Pratiquement tous
les appareils, de nos jours, sont alimentés de cette façon.
Une alimentation à découpage est un oscillateur puissant
qui travaille, suivant sa conception, entre 40 et 200 kHz.. Comme les signaux
internes ne sont pas des fréquences pures mais au contraire des
signaux riches en harmoniques et que, de surcroît, la puissance mise
en jeu importante, il est normal de retrouver ces harmoniques à
l'entrée d'un récepteur si rien n'est fait pour empêcher
leur rayonnement hors de l'alimentation. La directive européenne
sur la compatibilité électromagnétique oblige tout
constructeur à traiter ce problème mais les appareils construits
avant la date d'obligation ne sont pas toujours conformes. Ce semble être
le cas de votre fax.
Dans le cas qui nous intéresse. Les éléments
rayonnants sont le câble réseau et la liaison téléphone.
Le rayonnement indésirable se traduit par un ronflement occupant
une bande passante généralement plus large qu'un oscillateur
simple. La perturbation se déplace en fréquence car l'oscillateur
d'une alimentation n'est pas stable. Le même bruit se retrouve pour
chaque décalage en fréquence égale à la fréquence
de fonctionnement de l'alimentation. Tous les harmoniques ne sont pas reçus
de la même façon parce que l'appareil perturbateur agit comme
un (mauvais) filtre.
Il est toujours utile de contacter le fournisseur mais
comme il s'agit d'un défaut de conception le service après
vente risque de ne pas pouvoir faire grand chose.
Vous pouvez essayer de réduire la transmission
à travers les fils externes en enroulant à spire jointives
le câble réseau et le câble de la ligne téléphone
sur une barreau de ferrite. Ce barreau peut être récupéré
sur un vieux poste de radio grandes ondes ou petites ondes. Préférer
les barreaux longs, de vingt centimètre si possible. Commencer l'enroulement
le plus prés possible de l'appareil perturbateur. Sans être
une solution complète, c'est à notre connaissance le procédé
le plus efficace pour un faible investissement. Il présente le mérite
de ne pas nécessiter l'ouverture de l'appareil et aucun câble
n'est à modifier.
Question
n°13
Est-il possible de mesurer des tensions HF avec
un multimètre numérique courant ?
Réponse :
Oui, en utilisant une sonde HF. On en trouve dans le
commerce mais on peut aussi en construire car c’est très simple
(cf. schéma Q13). Il suffit d’une diode, d’un condensateur et d’une
résistance. Cette dernière (4,7 MW) constitue, avec l’impédance
d’entrée du multimètre (généralement 10MW),
un diviseur de tension qui fait que la tension continue qu’indique l’appareil
correspond assez bien à la tension efficace mesurée. Comme
toujours en HF, il faut des liaisons courtes et un blindage.